Emmanuel Macron l’avait dit : si la réforme ne lui semblait pas bien ficelée, il la reporterait. Las, le prélèvement à la source a déjà coûté cher à la France !
Logiciel et publicité
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé cette semaine que le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source serait reporté d’un an, au 1er janvier 2019. Soit. Mais on apprend aujourd’hui que cette réforme, promise par François Hollande, a déjà un coût : c’est 30 millions d’euros.
Certaines sources parlent même de 50 millions d’euros. Cette somme correspond aux dépenses qui ont déjà été réalisées pour préparer sa mise en place. Christian Eckert, l’ancien secrétaire d’Etat au Budget, qui tenait tellement à cette réforme qu’il a signé des décrets pour la mettre en place juste avant de partir, a annoncé ce chiffre dans Ouest France. Il explique avec amertume qu’il a fallu dépenser 20 millions en informatique, et puis il y a eu la campagne de publicité au mois de mai dernier destinée à expliquer le prélèvement à la source aux contribuables.
Une dernière tranche de cette campagne de publicité est prévue pour la rentrée mais il y a fort à parier qu’elle servira à expliquer le report. Et pourquoi pas, l’annulation pure et simple du prélèvement à la source si jamais elle était décidée entre temps.
Une réforme mal ficelée ?
Mais la nouvelle équipe au pouvoir a craint que la réforme, complexe, soit mal fagotée et qu’elle ne puisse pas se mettre en place sereinement dans six mois comme prévu. Un audit a donc été lancé, ainsi qu’une phase d'expérimentation avec des entreprises volontaires entre juillet et septembre.
Rappelons-le, sur le fond, le nouveau président est favorable à cette réforme, au motif qu’elle « permet de lisser les à-coups » et « que beaucoup de pays voisins l’ont mise en œuvre ». Les Français aussi plébiscitent cette réforme.