Désormais, les grandes surfaces doivent donner leurs invendus alimentaires à des associations. Encore faut-il que ces dernières aient les moyens financiers (et humains) de venir récupérer les invendus, de les stocker puis de les redistribuer. C'est pour les y aider que le collectif Gueules Cassées et Eqosphere ont imaginé une cagnotte baptisée "Tous Antigaspi". Testée depuis le début de l'année, elle semble séduire les supermarchés. Kézako ?
Lutter contre les invendus
Les députés et les sénateurs ont voté une mesure, contenue dans le projet de loi Macron, obligeant les grandes surfaces à "mettre en place une convention d'organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d'une ou plusieurs associations d'aide alimentaire".
Reste que collecter les invendus, les stocker pour pouvoir les redistribuer coute cher aux associations. D’où l’idée de créer une cagnotte. Dans un premier temps, les produits qui périment quelques jours plus tard seront signalés par une étiquette et proposés avec une réduction de 50%. Ensuite, à chaque fois que l’un d’eux sera vendu, 1 centime d’euro sera reversé à la cagnotte, afin d’aider les associations de terrain à redistribuer les produits invendus.
Ce dispositif, baptisé "Tous Antigaspi", est testé depuis le début de l’année. Et il rencontre un certain succès ! Des enseignes comme Spar, Franprix, Leclerc manifestent leur intérêt pour ces étiquettes et pour la cagnotte.
"Chaque jour 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir" avait rappelé la sénatrice à l’origine de l’amendement antigaspi. Soit 200 tonnes de déchets par an, par supermarché.
La chasse au gâchis alimentaire est lancée
En France, un objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire d'ici à 2025 a été fixé par les autorités.
Au total, les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d’1,2 million de tonnes. Ce gâchis représente une perte plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.