Patrick Balkany, le député-maire de Levallois-Perret (Les Républicains), n’entretient pas les meilleures relations avec la presse et les médias. Après une série d’esclandres ces derniers mois (avec les émissions Le Petit Journal, Complément d’Enquête et d’autres encore), il souhaite maintenant porter le fer directement à l’Assemblée.
L’élu a profité de la dernière journée de la session parlementaire exceptionnelle pour déposer en douce rien moins que trois textes visant à couper les ailes des journalistes. Les trois dispositions concernent la suppression de l’avantage fiscal accordé aux journalistes dans le calcul de l’impôt sur le revenu, la suppression des aides à la presse écrite, et pour faire bonne mesure, la privatisation de l’audiovisuel public.
Provocation
Pas vraiment de quoi redorer l’image de Patrick Balkany auprès de la profession… Et une provocation de plus le député-maire, qui sait pertinemment que ces trois textes ne passeront pas la rampe de l’Assemblée nationale. Pourtant, il jure la main sur le cœur qu’il ne s’agit en aucun cas de « stigmatiser une profession ». L’entourage de Balkany assure aussi au Figaro que ces dispositions n’ont rien d’un « règlement de comptes ». Pourtant, ces textes ont clairement été pensés pour cibler une profession qu’il apprécie guère.
Vengeance
Patrick Balkany souhaite t-il se venger du traitement peu amène que les médias lui ont consacré ces derniers temps ? L’actualité judiciaire autour du couple Balkany est particulièrement touffue : l’immunité parlementaire du député a été levée le 18 mars dernier, la cour d’Appel de Paris a confirmé l’interdiction de sortie du territoire, il est mis en examen pour corruption et blanchiment de fraude fiscale, soupçons de favoritisme et d’inscriptions frauduleuses sur les listes électorales…
À cet égard, on comprend mieux pourquoi Patrick Balkany cherche à réduire les prérogatives des journalistes. Il n’est cependant pas certain qu’il ait choisi la meilleure manière de faire.