COP21, voitures électriques, réduction de la consommation des ménages, travaux de rénovation énergétique... il aurait peut-être fallu penser à tout ça il y a quelques années. L'air n'a jamais été autant pollué qu'en 2015. Pour les membres de l'Organisation Météorologique Mondiale (WMO) la faute revient intégralement aux politiques et à leur manque de courage concernant la transition énergétique et les énergies propres.
2015 : année record pour la pollution de l'air
La WMO tire la sonnette d'alarme encore une fois lundi 24 octobre 2016... sauf que cette fois cette sonnette ressemble plus à une corne de brume. En 2015 le niveau de pollution par dioxyde de carbone (CO2) a atteint un niveau jamais atteint auparavant. Le taux de CO2 a dépassé 400 ppm (parts par million) sur l'ensemble du globe et durant toute l'année.
Les 400 ppm avaient déjà été atteintes, prévient la WMO, dans le passé. Mais ces mesures avaient été épisodiques et confinées à des zones précises du globe. Cette année 2015 marque donc l'histoire : les niveaux de CO2 dans l'atmosphère "annoncent une nouvelle réalité climatique" selon Petteri Taalas, secrétaire général de l'Organisation Météorologique Mondiale.
Et en 2016 ? Et en 2017 ? N'ayez aucun espoir, ça va être pareil
Si la WMO s'inquiète c'est que les niveaux de pollution vont rester très élevés dans les années à venir. Déjà pour 2016 l'organisation, qui dépend de l'ONU, ne s'attend à aucune baisse du niveau de CO2 dans l'atmosphère. En 2017 ce devrait être pareil bien que les effets d'El Niño, phénomène climatique qui entraîne un réchauffement de l'atmosphère, se soient dissipés : "les changements climatiques restent" a précisé Petteri Taalas.
Selon la WMO, ce sont les politiques qui n'agissent pas assez. "Le monde bouge dans la mauvaise direction" estime le secrétaire général de l'Organisation Météorologique Mondiale. "C'est la volonté politique" qui est le véritable problème. "Des solutions existent", comme les énergies renouvelables, mais les politiques semblent trop frileux pour prendre des mesures drastiques.
"Entre 1990 et 2015 il y a eu une augmentation de 37 % de l'effet radiant (l'effet du réchauffement climatique sur le climat) à cause des gaz à effet de serre à longue persistance [...] liés aux activités industrielles, agricoles et domestique" précise le communiqué du WMO.
Pour l'organisation, c'est simple : il sera impossible pour l'homme de garder une augmentation de la température globale sous les 2 degrés par rapport à l'ère préindustrielle (l'objectif des accords de Paris, ndlr) "si nous n'affrontons pas les émissions de CO2".