Santé : bientôt un vaccin contre la maladie de Lyme ?

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Par Laure De Charette Modifié le 25 juillet 2017 à 10h44
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180L'essai clinique va porter sur 180 volontaires.

Un laboratoire français est en train d’expérimenter un vaccin contre la terrible maladie de Lyme.

400 000 malades chaque année

Cette maladie tourne, depuis plusieurs mois maintenant, au quasi scandale de santé publique Des associations de malades accusent en effet les autorités, et notamment les autorités sanitaires, de ne pas prendre la pleine mesure du péril causé par cette maladie.

Rappelons de quoi il s’agit rapidement : la maladie de Lyme est transmise par les piqûres de tiques aux humains. Une tique sur quatre serait porteuse de la bactérie. Et il faut, en théorie, plusieurs piqûres pour risquer de la développer, mais on n’en est pas sûr.

On estime que 400 000 personnes la contractent tous les ans en Europe et aux Etats-Unis, avec deux soucis majeurs : il faut parfois plusieurs années pour parvenir à la diagnostiquer si elle n’est pas décelée aux premiers signes, quelques semaines après les piqûres. Et les traitements pour la soigner sont parfois inefficaces quand ils sont administrés trop tard, provoquant de sévères complications articulaires, cardiaques ou du système nerveux central.

Face à ce péril, un laboratoire français implanté à Lyon, Valneva, est en phase avancée de développement d’un vaccin.

Les autorités sanitaires américaines ont délivré une dérogation spéciale à ce labo pour lui permettre d’accélérer les essais cliniques de son vaccin sur des humains. Les premiers résultats seront connus en 2018

Des millions de gens à vacciner ?

Derrière, il y a évidemment un marché colossal en jeu. Car un vaccin, ce n’est pas un médicament curatif que vous administrez à des personnes qui ont contracté une maladie, soit 400 000 personnes par an. Non, un vaccin sert à prévenir un risque que l’on peut éviter.

Les associations de malades parlent d’une pandémie que l’on ne peut ignorer, la bactérie Borelia s’étendrait un peu partout en France et ailleurs dans le monde. Or, quand on sait qu’il suffit d’une simple balade en forêt ou même tout simplement de s’allonger dans l’herbe dans un jardin public pour se faire piquer, on comprend aisément le potentiel d’un tel vaccin.

Si les essais sont concluants, ce vaccin, seul sur le marché, a un potentiel de plusieurs centaines de millions de clients rien qu’en Europe et aux Etats-Unis.

Reste à savoir quel est le coût de fabrication d’un tel vaccin, s’il est compliqué à produire, et en grande quantité. Sans parler d’une autre inconnue : les systèmes de Sécurité sociale vont-ils accepter de le prendre en charge ? Réponses à toutes ces questions l’an prochain, au mieux.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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