Najat Vallaud-Belkacem a affirmé mercredi sur RTL qu'une "réflexion (était) en cours" sur l'augmentation du prix du paquet de cigarettes au 1er octobre. Une nouvelle très mal accueillie par les buralistes…
Le gouvernement a l’intention d'augmenter le prix du paquet de cigarette. Une décision confirmée ce mercredi par Najat Vallaud-Belkacem, interrogée en une du Parisien-Aujourd'hui en France, qui parle d'un nouveau renchérissement de 40 centimes pour début octobre : "J'attire l'attention sur l'importance d'une augmentation, même minime, parce qu'il s'agirait d'une augmentation assez faible du prix du paquet de cigarettes", a déclaré la porte-parole du gouvernement.
"Je pense qu'en matière de santé publique, en tout cas, c'est une mesure qui me paraît plutôt bonne." C’était une décision prise par le gouvernement Fillon, et confirmée par le gouvernement Ayrault. Au premier octobre, les prix devraient grimper de 6 %. Il n’y aura plus de paquets de cigarettes à moins de 6 euros. Cette hausse est critiquée, tant par les antitabac que par les buralistes.
Ce jeudi, les débitants ont organisé des actions symboliques. Une centaine d’entre eux ont tendu un drap blanc devant leur étalage de cigarettes pour montrer à quoi ressembleraient les rayons si le projet de Bruxelles devait être adopté. Ce projet prévoit des paquets de cigarettes sans couleurs, logo ni image de marque, mais avec des photos choc plus grandes. La Commission européenne pourrait aussi proposer l'interdiction d'exposer les paquets, autrement dit la suppression des linéaires.
Ce projet est encore à l’étude mais il est soutenu par la France qui, par la voix de sa ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est déclarée "favorable" au paquet neutre. "Si ces paquets génériques sont mis en place, ce serait une véritable catastrophe, surtout s'ils sont associés (...) à une hausse de 6 % du prix des paquets de cigarettes", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Renaud, secrétaire général de la confédération et patron d'un bureau de tabac à Agen.
Mais augmenter le prix, limite-t-il vraiment la consommation ? Le tabac est la principale cause de décès prématuré en France, soit environ 70 000 morts par an. Face à ce fléau, les politiques d’augmentation des prix sont sans doute les méthodes les plus efficaces.
Selon Le Figaro : "Entre 2002 et 2004, dans le cadre du plan cancer lancé par Jacques Chirac, le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 40 % environ. Cette taxation exceptionnelle a entraîné une chute de 33 % des ventes de cigarettes manufacturées. Et une baisse du nombre de fumeurs. En 1999, 34,5 % de la population fumaient, ce taux passant à 30,4 % en 2003. L'augmentation des prix a provoqué une diminution de plus d'un tiers des ventes et environ 1,8 million de fumeurs ont arrêté pendant cette période."
Cependant dans son rapport annuel de 2010, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) notait que "les deux augmentations successives de prix de 6 % en novembre 2009 et 2010 n'ont eu pour effet que de stabiliser les ventes, favorisant au passage la progression du tabac à rouler. Ces hausses auraient dû provoquer une diminution beaucoup plus marquée des ventes".
La solution miracle ne semble pas exister... Et s'il s'agissait tout simplement d'une question de volonté ?
Marine Tertrais