Ça bouge, à la Sécu, qui cherche à réduire son déficit estimé pour 2015 à 13 milliards d'euros. Parmi les pistes étudiées il y a celle du taux de remboursement unique pour tous les médicaments remboursés. De quoi simplifier les choses mais de quoi créer des disparités mais surtout de quoi créer des gagnants et des perdants.
Le rapport à charge de Dominique Polton
Le Figaro a réussi à se procurer en avant-première une copie du rapport que Dominique Polton, conseillère spéciale du patron de l'Assurance-Maladie, doit rendre ce mardi 8 septembre 2015 à Marisol Touraine qui le lui a commandé. Elle y évoque trois possibilités de réforme mais surtout la réforme des taux de remboursement.
Car aujourd'hui, c'est simple, un médicament est remboursé à 15%, 30% ou 65% en fonction de ce que dit la Haute Autorité de Santé (HAS) qui juge l'efficacité de la molécule en question. Plus elle est efficace, plus elle est remboursée. Et à ces trois taux classiques s'ajoute le taux de remboursement à 100% pour les Affections de Longue Durée comme le diabète.
Un diabétique ne peut pas vivre sans insuline, par exemple, et tous ses médicaments sont remboursés à 100%. L'insuline, bien entendu, mais également le paracétamol, ce qui a peu de sens selon Dominique Polton.
De fait, elle estime que "les trois niveaux affichés correspondent rarement aux taux dont bénéficient réellement les patients" rapport le journal Le Figaro. Et c'est la faute au dispositif ALD.
Une piste que le ministère de la Santé ne veut pas réellement considérer
Le problème pour le ministère de la Santé est soulevé par Dominique Polton elle-même : la réforme ferait "des gagnants et des perdants parmi les médicaments remboursés à 15 % et à 30 %. Certains seraient mieux couverts par la Sécu quand d’autres seraient « déremboursés »."
Car ce qu'elle préfère, comme le rapporte Le Figaro, c'est un taux unique de remboursement pour les médicaments : "La logique et la cohérence du remboursement en sortiraient renforcées, avec un système d’évaluation plus simple, plus lisible et plus en ligne avec les pratiques des autres pays."