La Banque centrale européenne a procédé à des tests de résistance du secteur banquier du vieux continent. Objectif de ces stress tests : éprouver la capacité des établissements financiers à tenir bon en cas de choc économique.
130 banques sous la torture
Ce sont 130 banques qui ont été concernées par cette torture, un premier pas rendu nécessaire pour que la BCE puisse superviser l’ensemble du secteur financier européen à partir du 4 novembre. Les tests ont porté sur les résultats des banques à la fin de l’année 2013, qui ont subi des simulations de différents scénarios plus ou moins apocalyptiques. Résultat : 25 banques européennes ont échoué. Sur les 13 établissements français passés à la moulinette de l’institution de Francfort, un seul (la CRH, Caisse de refinancement de l’habitat) ne disposait pas d’une solvabilité nécessaire.
Les banques françaises, qui représentent 96,4% des actifs du système bancaire dans l’Hexagone, possèdent ensemble un ratio de 11,31% de fonds propres; c’est bien au delà des 8% voulu par la Banque centrale. Dans le scénario le plus difficile (baisse de 30% des prix de l’immobilier, taux de chômage en hausse), le ratio passerait alors à 9% en moyenne. Cela varie évidemment entre banques (12,1% pour le Crédit mutuel, 7% pour la BPCE).
25 milliards pour remonter le niveau
Globalement, la BCE estime qu’il manque aux banques européennes qui ont échoué à ces tests 25 milliards d’euros de capitaux. La Caisse de refinancement de l’habitat devra présenter un plan de recapitalisation afin de retrouver des ratios acceptables… dans les faits, la CRH n’a pas attendu la sanction de la BCE puisque l’établissement a d’ores et déjà levé des fonds suffisants : 250 millions d’euros pour 2014, ce qui lui permet d’afficher un ratio de 9% – dans les clous de Francfort.
En tout et pour tout, ce sont dix banques qui vont passer sous la supervision de la BCE; outre la CRH, Banque PSA Finance et RCI Banque resteront sous la tutelle du régulateur français, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.