Systèmes prédictifs : comment stimuler la créativité humaine

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Ofer Attali Publié le 18 janvier 2019 à 6h38
Experience Client Intelligence Artificielle

Dans un contexte de transformation numérique des entreprises, les systèmes d’IA représentent de formidables outils qui facilitent la prise de décisions des dirigeants et stimulent la créativité des collaborateurs.

Les entreprises qui anticipent les tendances remporteront les marchés de demain. Aux décideurs, qui ont besoin de disposer d’informations fiables pour faire les bons choix, la technologie permet aujourd’hui d’atteindre un haut niveau de confiance, grâce à la collecte et à l’analyse de gigantesques volumes de données. Il faut donc exploiter la performance des machines en matière de systèmes prédictifs et d’analyse pour améliorer la prise de décision et stimuler la créativité humaine.

Accueillir la nouveauté

En matière de technologie, une peur majeure à surmonter est celle d’un «  grand remplacement » des humains par des machines. Beaucoup craignent par exemple que les métiers de médecins ou d’analystes soient confiés à des IA (Intelligences artificielles) plutôt qu’à des humains. Cette peur n’est pas nouvelle : tout changement, en apportant de l’inconnu, réveille chez l’humain l’angoisse de la perte de contrôle. En leur temps, les grandes inventions du 19e siècle (l’électricité, le téléphone) ont aussi suscité des réactions hostiles. Mais, sans succomber aveuglément à l’attrait de la nouveauté, il faut tout de même admettre que les inventions ont bénéficié de façon formidable à la société et fait progresser l’humanité.

Il importe donc d’exorciser cette peur d’une obsolescence humaine en comprenant que la créativité et la prise de décision garantissent fondamentalement l’irremplaçabilité humaine. Les machines peuvent, bien sûr, imiter les humains grâce à l’apprentissage massif, et parvenir à détecter des cancers ou à reproduire des modèles mathématiques. Mais elles fonctionnent toujours par analogie, à partir d’exemples fournis, et ne peuvent décider seules ou inventer. Quel que soit l’état d’avancement de la technologie - et il faut souhaiter que cet avancement se poursuive car il stimule les entreprises - une machine reste un outil affecté à une tâche précise et dépourvue de volonté propre.

Stimuler la créativité humaine par l’IA

Il n’y a donc pas lieu de craindre que la relation de subordination entre humains et machines soit un jour renversée. Il faut en revanche reconnaître que la machine excelle à de nombreuses tâches, en particulier le tri de volumes massifs de données disparates. Pour les entreprises, c’est une opportunité sans précédent de stimuler la créativité interne, dont le premier obstacle à surmonter est justement la collecte et la centralisation d’informations. La machine offre en effet un espace pour recueillir et stocker les projets et idées innovantes, soumis par les collaborateurs.

Le second obstacle, celui d’arriver à organiser ces idées, trouve également une solution grâce aux systèmes d’IA. Ceux-ci sont aujourd’hui capables de comprendre les idées soumises, et de les répartir par thèmes pour les proposer aux personnes intéressées. Ces thèmes constituent une mine d’informations précieuse pour la direction des entreprises, car ils sont le reflet des principales préoccupations des collaborateurs. Les identifier permet donc d’apporter les améliorations nécessaires et d’anticiper les évolutions à venir.

Éclairer la prise de décisions

La machine offre donc une véritable assistance décisionnelle, a priori ou posteriori, en confortant les décisions humaines ou en permettant au contraire de les remettre en cause. Surtout, en aidant les entreprises à accélérer la prise de décision par des informations fiables, l’IA leur permet d’être dans l’anticipation plutôt que dans la réaction. Les systèmes apprenants permettent notamment, à partir d’une masse d’exemples, d’évaluer le potentiel de réussite d’un projet et donc le retour sur investissement.

C’est grâce à cette garantie supplémentaire offerte par la technologie, que les entreprises s’autorisent à ouvrir plus largement le champ de l’expérimentation et donc à considérer des idées plus disruptives. Cela permet par exemple de sortir l’innovation des départements de R&D et d’aller la chercher au niveau des vendeurs et conseillers, qui sont au contact des clients et ont donc une vision plus connectée au terrain.

La machine peut même jouer un rôle de détectrice des tendances sous-jacentes, qui suscitent l’intérêt de communautés particulières. On peut ainsi voir émerger des propositions et des idées qui vont rencontrer un succès inattendu, car si nouvelles qu’il n’existe pas de critères d’analyse capable de détecter leur potentiel. Mais la machine, qui brasse des masses de données, peut détecter l’engouement d’une communauté, et la signaler.

Il est inutile de craindre ou de vouloir empêcher le changement, car il est inévitable. Il faut au contraire l’accompagner, pour que l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée ne fasse pas de laissés-pour-compte, et permette au contraire aux collaborateurs de développer leur créativité. Il faut également s’en emparer, car ce que la révolution technologique promet de croissance aux entreprises, elle l’offre, par ricochet, à la société tout entière.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Depuis 2015, Ofer Attali développe Ayno, la première plateforme d’innovation et d’intrareneuriat intelligente. Ayno compte parmi ses clients des groupes prestigieux comme Orange, L’Oréal, Société Générale et Air France... Se destinant initialement à la recherche et après avoir abandonné faute de débouchés son DEA de mathématiques à Paris VII, Ofer Attali, se lance en 1996 dans l’aventure internet en co-créant une société dédiée à la création de sites web qui se soldera par un échec mais qui lui donnera le gout d’entreprendre.  En 1998 il cofonde la startup Langages Virtuels et se spécialise dans le streaming « Rich Media » ce qui lui permet de découvrir le monde du B2B, des médias et de l’événementiel. Revendue en 2000 au groupe de télécommunications Genesys Conferencing grâce à sa technologie « video’n web » il occupera quelques mois le poste de CTO de Genesys Open Media avant de co-fonder l’agence de communication plurimédia Awak’iT. Il fonde POPSIIT en 2006 et se spécialise dans le conseil et le développement de solutions B2B collaboratives innovantes.    C’est en 2010 qu’il se consacrera à la gestion l’innovation pour les grands groupes et complètera sa proposition de valeur dans le domaine de l’amélioration continue, du partage de bonnes pratiques managériales, du travail collaboratif et des réseaux sociaux d’entreprise.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.