Le très haut débit pour 1 Français sur 2 avant 2017, mais pour les autres ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 juin 2016 à 7h10
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cc/pixabay - © Economie Matin
20 MILLIARDS €Le plan très haut débit devrait coûter 20 milliards d'euros au gouvernement et aux opérateurs.

Le déploiement du très haut débit fixe, aussi connu sous le nom de "fibre optique" bien que deux technologies différentes se fassent la guerre, continue en France. Toutefois, les opérateurs sont réticents : s'ils se sont engagés sur la bonne voie, certaines zones dites "peu rentables" tardent à être reliée au réseau.

La moitié de la population couverte fin 2016...

Une première nouvelle vient de la troisième conférence annuelle du plan Très Haut Débit organisée mardi 28 juin 2016 à Bercy et présidée par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron : en zone dense, la situation est plus que positive.

Alors que les opérateurs se sont engagés à raccorder en THD la moitié de la population française avant fin 2017, le déploiement a été plus rapide que prévu. Ce sera finalement avant la fin de l'année 2016 que cet objectif d'étape sera atteint. La gourmandise des ménages pour la fibre optique a incité les opérateurs à couvrir les zones très denses plus rapidement que prévu et 47,4 % des logements et entreprises de France étaient déjà raccordés à la fin du mois de mars 2016.

Les zones peu denses sont oubliées car peu rentables

Si les villes sont de plus en plus reliées au THD, les campagnes, elles, sont loin d'avoir une connexion de ce type. En théorie, selon le plan Très Haut Débit, ce serait en 2022 qu'elles devraient avoir une connexion fibre optique soit jusqu'à l'abonné (FTTH) soit jusqu'au dernier répartiteur avec terminaison coaxiale (FTTB). Mais... ça risque de ne pas arriver.

Ainsi, lors de la conférence, le sénateur de l'Ain Patrick Chaize épingle tous les opérateurs. Orange, premier de la classe en termes de déploiement, aurait 13,6 % de prises raccordables en zones moyennement denses et selon les calculs du sénateur "à ce rythme, on n'atteindra pas les 100 % avant 2029".

Mais c'est surtout SFR-Numericable qui est pointé du doigt. La fusion entre les deux opérateurs survenue en 2014 et l'hémorragie des clients que le groupe n'arrive pas à stopper, ont freiné les déploiements. "SFR c'est 6,8 % de réalisation, soit une couverture complète attendue en... 2097 !" a déclaré Patrick Chaize. On est loin de la date de 2022 attendue et promise par le gouvernement.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio