Automobile : Fiat Chrysler bientôt racheté par les Chinois ?

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Par Laure De Charette Modifié le 16 août 2017 à 13h50
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1,8Fiat Chrysler a enregistré en 2016 un bond de son bénéfice net, à 1,8 milliard d'euros, contre 93 millions d'euros un an plus tôt.

Après Opel, passé définitivement sous pavillon français voici quelques jours (il est tombé dans le giron de Peugeot Citroën, alias PSA), c’est au tour d’un autre grand nom de l’automobile européenne de changer, peut-être, de mains, demain : il s’agit de Fiat Chrysler.

Des Chinois, quels Chinois ?!

Cette fois, ce sont les Chinois qui sont à la manœuvre, ou plutôt, pour être exact : cette fois, ce sont encore les Chinois qui sont à la manoeuvre. Car il ne faut pas oublier que PSA a pour premier actionnaire le constructeur automobile chinois Dongfeng. Dongfeng détient 13 % du capital du constructeur automobile français, mais plus de 20 % des droits de vote.

Ne soyons pas naïfs : jamais PSA n’aurait osé annoncer vouloir prendre le contrôle d’Opel voici quelques mois sans l’assentiment de son actionnaire chinois, sans la certitude qu’en cas de difficultés, si le redressement d’Opel est plus long que prévu par exemple, Dongfeng pourrait mettre la main à la poche, avec bien entendu en contrepartie une montée au capital.

En ce qui concerne Fiat Chrysler, on ne sait pas trop qui sont les Chinois intéressés par ce constructeur. Plusieurs noms circulent, dont celui de Dongfeng, encore lui ! En effet, dans le pacte qui lie les actionnaires de Peugeot SA entre eux, rien n’interdit à Dongfeng de prendre des participations dans d’autres constructeurs automobiles.

Dongfeng n’est cependant pas le seul nom cité, les autres sont méconnus du grand public français, mais il s’agit pourtant d’énormes constructeurs en Chine comme Great Wall, Geely ou GAC. Le dernier, GAC, a pour avantage d’être déjà partenaire de Fiat Chrysler en Chine.

Quant à Geely, il a racheté le Suédois Volvo, un des grands noms de l’histoire automobile européenne qui, depuis des années, ne s’en sortait plus tout seul.

Sauter sur l'occasion

Si les Chinois s’intéressent tant aux constructeurs européens, c’est tout simplement parce que la Chine est en passe de devenir le premier marché automobile mondial, et les Chinois n’ont pas l’intention de se laisser envahir par les constructeurs étrangers sans profiter de l’aubaine.

Pour pouvoir vendre et construire des voitures en chine, c’est compliqué : impossible de livrer des voitures toutes faites construites en Europe, sauf à payer des taxes prohibitives. Cela ne marche que pour des véhicules haut de gamme, d’exception. Tous les constructeurs qui veulent vendre en Chine en volume sont donc contraints de s’allier avec un partenaire local, et de monter une co-entreprise dans laquelle ils sont forcément minoritaires. Et les voitures vendues en Chine dans ce cadre-là sont fabriquées en Chine. Malgré cela, ces montages ne sont pas de tout repos.

Que va-t-il se passer si Fiat Chrysler passe sous pavillon chinois ? Avec Volvo, cela ferait un deuxième constructeur européen 100 % chinois, un constructeur qui, avec Chrysler, mais aussi Jeep, est bien implanté aux Etats-Unis. Fiat, c’est aussi Maserati. Autant dire que Porsche notamment a du souci à se faire avec le marché chinois.

Mais le plus important, c’est la vision des Chinois pour l’automobile de demain. La plupart sont convaincus par le tout électrique, mais aussi par la voiture autonome. En somme, les constructeurs automobiles occidentaux vont être sous pression si les Chinois continuent à faire leur marché en Europe.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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