Alors que les dernières données de l’Insee semblaient faire penser à une amélioration sur le front du chômage en France, les données de Pôle Emploi et de la DARES ont de quoi donner des frissons à Emmanuel Macron et ses équipes. S’ils pensaient faire une Rentrée 2017 sur les chapeaux de roues avec un nombre de chômeurs en baisse, la réalité les a rattrapés : les chiffres du chômage du mois de juillet 2017 publiés le 24 août 2017 sont particulièrement mauvais.
Seules les catégories D et E sont en baisse
Les données publiées par Pôle Emploi ne peuvent pas être mal interprétées : le nombre de chômeurs a fortement augmenté en juillet 2017. En fait, seules les catégories D et E de Pôle Emploi, soit les inscrits qui ne sont pas tenus de chercher un emploi, voient leurs effectifs baisser sur un mois et sur un an.
La catégorie D, les chômeurs sans emploi non tenus de chercher un emploi, chute de 4 % sur un mois (11 700 personnes) et 6,7 % sur un an (20 500 personnes) ; la catégorie E, les chômeurs inscrits à Pôle Emploi mais qui ont un emploi, baisse de 0,1 % sur un mois (400 personnes) et 2 % sur un an (8 600 personnes).
Pour toutes les autres catégories, c’est l’augmentation qui marque la publication relative à juillet 2017.
Combien y a-t-il de chômeurs en France en juillet 2017 ?
Les chiffres de Pôles Emploi de juillet 2017 marquent le retour de la catégorie A au-dessus de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs. Avec 3 518 100 chômeurs sans aucun activité en France, la Rentrée 2017 s’annonce compliquée. Il y a en effet 34 900 chômeurs de plus par rapport à juin 2017 (+1%) et 3 500 chômeurs de plus par rapport à juillet 2016 (+0,1%).
La même tendance haussière se retrouve dans la catégorie B (effectifs en hausse de 3 % sur un mois et 2,9 % sur un an) et dans la catégorie C (effectifs en hausse de 0,1 % sur un mois et 11,8 % sur un an).
Les effectifs des catégories A, B et C confondues atteignent donc, en juillet 2017, 5 621 400 personnes, en hausse de 1,1 % sur un mois et 3,1 % sur un an. Un nombre qui augmente à 5 926 100 personnes si on y ajoute les données de Pôle Emploi hors France Métropolitaine.
Si les catégories A, B et C augmentent et que les catégories D et E baissent…
On pourrait penser que c’est la baisse du nombre d’effectifs dans les catégories D et E qui pourrait avoir fait grimper le nombre d’effectifs des catégories A, B et C. Certains chômeurs, par exemple ceux en formation, se retrouvent en catégorie D puis, une fois leur formation terminée, ils repassent en catégorie A, B et C.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Les baisses d’effectifs des catégories D et E confondues ont été de 12 100 personnes sur un mois et 29 100 personnes sur un an. Or, pour les catégories A, B et C confondues, les hausses ont été de 58 800 personnes sur un mois et 167 900 personnes sur un an.
Si on retire de ces chiffres le nombre de personnes ayant potentiellement basculé des catégories D et E aux catégories A, B et C on trouve donc le nombre de nouveaux inscrits à Pôle Emploi : 46 700 personnes en un mois et 138 800 personnes en un an.
C’est ainsi que, toutes catégories confondues, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi atteint 6 327 900 personnes en France Métropolitaine, en hausse de 0,7 % sur un mois et 2,2 % sur un an.