La France emprunte à dix ans pour moins de 0,5 % d’intérêts !

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 12 mars 2015 à 7h06
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5000Le CAC40 a franchi le seul des 5 000 points ce mercredi 11 mars, du jamais vu depuis 2008.

La Banque centrale européenne a réussi son coup. En lançant son programme d’assouplissement monétaire (« quantitative easing », QE) ce lundi 9 mars, l’institution de Francfort a enclenché un cercle vertueux. La montagne d’euros qu’elle déverse sur les marchés fait un effet bœuf.

La BCE a acquis pour 3,2 milliards d’euros d’actifs en début de semaine. Elle doit déverser 50 milliards chaque mois, ce jusqu’en septembre 2016. Et ce programme QE pourrait se prolonger si le besoin s’en faisait sentir — ce sont 1 100 milliards d’euros qui sont d’ores et déjà programmés ! Une puissance de feu qui porte déjà ses premiers fruits.

La parité euro/dollar proche

D’une part, la devise européenne dévisse face au dollar. Elle qui coûtait 1,40$ il y a encore quelques mois, se rapproche désormais de la parité; il est même possible qu’un euro = un dollar d’ici la fin de cette semaine. De quoi sérieusement renforcer la compétitivité de la zone euro et faire repartir la machine économique des pays membres en difficulté, qui profitent également d’un prix du pétrole de plus en plus bas et d’une situation économique américaine florissante, enchérissant la devise US.

Mais ça n’est pas tout. Ce flot d’euros sur les marchés a aussi pour corollaire une baisse des taux d’emprunts des États membres de la zone euro. La France en profite à plein : le rendement sur les marchés obligataires du taux à 10 ans pour l’Hexagone est désormais de 0,408%… Un taux à la japonaise, en déflation depuis une décennie, qui permet de se financer à des prix très avantageux. L’Allemagne affiche elle un taux de 0,223%, un record historique, et pourrait descendre encore à 0%.

Tout le monde en profite

Il en va de même pour les pays périphériques comme le Portugal (1,61%), l’Italie (1,10%) ou l’Espagne (1,13%). En fait, ce sont tous les pays de la zone euro qui en profitent… exception faite de la Grèce, qui reste au dessus des 9%. Il reste certes toujours de sérieuses difficultés en Europe et la tornade d’euros déversée par la BCE ne saurait tout résoudre, mais c’est un sacré bol d’air frais.

Mario Draghi a réussi son coup.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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