Toujours plus bas : la France emprunte à des taux historiquement faibles. Le taux d'emprunt sur dix ans a atteint le plancher de 0,845% ce jeudi 18 décembre… et ce, malgré une conjoncture économique toujours aussi morose et des perspectives d'amélioration plutôt faiblardes.
Une situation qui touche d'autres pays
Mais cette situation ne concerne pas que la France, elle est plus générale. Ainsi, l'Espagne et l'Italie emprunte elles aussi à des taux très bas par rapport à la vigueur de leurs économies et à la qualité de leurs notes… d'ailleurs, Fitch a eu beau baisser la sienne pour la France il y a quelques jours, cela n'a absolument rien changé à la qualité de la signature de l'Hexagone.
De faibles taux d'emprunt n'ont guère que des avantages : la France peut se permettre de financer sa dette au moindre coût, ce qui tombe très bien. L'Agence France Trésor, qui emprunte sur les marchés pour le compte du pays, va devoir lever rien moins que 187 milliards d'euros en 2015 pour faire face aux nombreuses échéances qui attendent la France.
Une charge de la dette plus légère
Autre effet bénéfique : la charge s'allège elle aussi. Ainsi, elle sera de 43,25 milliards en 2014 alors qu'elle se montait à 44,9 milliards l'an dernier… En 2010, le gouvernement de l'époque (celui de François Fillon) imaginait une charge de la dette de 55 milliards en 2013. Du pain bénit pour Manuel Valls et François Hollande, qui peuvent donc sans trop de difficulté rajouter des économies supplémentaires pour plaire à Bruxelles — le plan d'économies de 3,6 milliards ajouté à la dernière minute pour faire passer la rampe du budget 2015 auprès de Bruxelles comprend ainsi 400 millions d'allègement de la charge de la dette.
Et dans ce domaine, le gouvernement fait preuve d'une certaine rouerie : en prévoyant des taux d'emprunt de 1,8% l'an prochain, et jusqu'à 3,2% d'ici 2017, il peut parier sur des taux réels plus faibles, ce qui permettra d'annoncer ensuite de nouveaux plans d'économies sans douleur.