La Grèce ne payera pas aujourd’hui 1,6 milliard d’euros de dette au FMI

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 30 juin 2015 à 6h29
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5,4 MILLIARDSEn 2015, la Grèce doit honorer 5,4 milliards de dette au FMI.

Sauf dénouement improbable, la Grèce ne pourra pas, avant ce mardi 30 juin à minuit, rembourser le FMI des 1,6 milliard d’euros qu’Athènes doit à l’organisme international. Si on se place sur un strict plan économique, que se passera-t-il ensuite ?

Le FMI a mis en place une procédure très codifiée dont la conclusion n’est autre que le retrait du pays fautif de ses droits de vote, suivie de son retrait pur et simple. L’abandon total donc, une chose qui n’est encore jamais arrivée. Mais la Grèce n’en est pas encore là, loin de là.

Pas d’argent pour le FMI

Athènes n’honorera pas sa dette de 1,6 milliard d’euros avant ce soir, à moins d’un coup de théâtre inattendu (au vu des rebondissements dans ce dossier, on n’écartera toutefois pas ce scénario…). Le pays doit de toutes façons faire face à une autre échéance d’ici le 20 juillet, une nouvelle tranche de remboursement étant due, qui ne sera sans doute pas honorée là non plus.

Techniquement, la Grèce se place en situation non pas de « défaut de paiement » aux yeux du FMI, mais d’« arriéré de paiement ». Un langage qui permet d’évite la stigmatisation, mais qui ferme tout de même la porte à de nouvelles aides du fonds. D’ici un mois, Christine Lagarde doit prévenir le conseil d’administration du défaut du pays ; puis, une plainte formelle sera déposée contre la Grèce le mois suivant.

Déchéance et exclusion

Si les choses ne s’arrangent pas, Athènes sera à l’automne privée de DTS, les droits de tirage spéciaux qui font figure de « monnaie » du FMI. Durant toute cette période, le pays fautif peut toujours arranger ses affaires, que ce soit en réglant l’ardoise ou en négociant avec le FMI. Quoi qu’il en soit, le conseil du Fonds (les 188 pays membres du FMI représentés par 24 membres) évaluera régulièrement la situation.

C’est en juillet prochain que le FMI peut décider de rendre le pays inéligible à de futures aides. Ensuite, c’est la déchéance des droits de vote et donc, l’exclusion définitive six mois plus tard. Actuellement, seuls la Somalie et le Soudan sont dans la situation où ils ne peuvent utiliser les DTS.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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