Les soldes d’été 2016 seront à la fois les pires et les meilleures

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 juin 2016 à 7h03
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40%Les soldes d'été 2016 devraient commencer fort avec des réductions de 40 % dès le premier jour.

Mercredi 22 juin 2016 commencent... les soldes ! Quasiment partout en France, hors quelques exceptions et départements d'outre-mer, les magasins s'apprêtent à brader leurs stocks d'invendus espérant faire remonter le chiffre d'affaires global. Une période attendue par les consommateurs mais qui, cette année 2016, est crainte par les commerçants. La situation globale est telle qu'on peut s'attendre à tout, au meilleur comme au pire.

Les soldes d'été 2016 s'annoncent horribles pour les marques...

Les attentats de novembre à Paris puis de mars à Bruxelles n'ont pas calmé les craintes des Français : la menace terroriste est toujours là. Ça ne donne pas forcément envie d'aller dans des grands magasins remplis de foule rechercher la perle rare et l'occasion de l'année. Pire : le printemps est plutôt maussade, la pluie est bien plus au rendez-vous que le soleil, ce qui entraîne une ambiance morose et l'envie de rester sous la couette.

C'est avec ces prémisses que les magasins vont donc lancer leurs soldes d'été 2016, une période critique et stratégique : la FNH (Fédération Nationale de l'Habillement) deuxième réseau de vente de vêtements en France, estime que "certaines enseignes ne savent plus comment faire pour s'en sortir". Les ventes sont en baisse depuis le début de l'année pour 80 % des détaillants et les stocks sont au plus haut.

Les soldes pourraient donc sauver la mise à tout le monde mais... il y a un problème et ce problème n'a pas de solution : "les marques sont tiraillées entre le besoin de déstocker et celui de faire un peu de chiffre pour préserver leurs marges" précise Daniel Werten, président de la fédération du prêt-à-porter féminin.

Les seules deux options qui s'offrent aux marques ? 1) brader le plus possible pour écouler les stocks mais risquer de ne pas faire remonter le chiffre d'affaires ou 2) ne pas brader mais risquer de ne pas avoir assez de clients. Dans les deux cas, elles se tirent une balle dans le pied.

... mais ils seront excellents pour les consommateurs

On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres et c'est encore vrai cette fois : si les magasins sont dos au mur sans solution, les consommateurs peuvent faire la fête. Surtout si c'est l'option 1) que les marques choisissent (et il y a de fortes chances que ce soit le cas).

Daniel Wertel en est sûr : "Les réductions devraient atteindre 40 % dès la première semaine". Avec -40 % lors de la première démarque, les réductions s'annoncent énormes pour le plus grand plaisir des acheteurs qui feront des affaires.

Forcément, le chiffre d'affaires des magasins en souffrira et il y a un gros risque que certains ne s'en sortent pas.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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