Quel avenir pour les prix des vaccins anti-Covid ?

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Par Rédacteur Publié le 25 mars 2021 à 16h03
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60%Près de 60% des Français veulent se faire vacciner contre la Covid-19.

Depuis fin décembre 2021, la course aux vaccins contre la Covid-19 bat son plein. Alors que les laboratoires pharmaceutiques valorisent les performances de leurs sérums, aucun d’entre eux n’a encore réussi à s’accorder sur les prix de ces derniers, en constante hausse.

Le retour d’AstraZeneca en France

Vendredi 19 mars 2021, la Haute autorité de santé (HAS) mettait à jour ses recommandations concernant le vaccin AstraZeneca. Reprises par le ministère de la Santé, elles indiquent qu’il présente un “possible surrisque” chez les moins de 55 ans. Un revirement de taille, alors que les personnes âgées de 65 ans et plus ne pouvaient prétendre à cette injection.

Cette dernière avait été suspendue lundi 15 mars 2021 pendant trois jours, en raison d’un lien éventuel avec des cas “atypiques” de thrombose chez les patients européens, donnant lieu à une vigilance accrue. A la suite de la déclaration de la HAS, Jean Castex annonçait que les piqûres reprendraient le jour même. “Suite à l’avis de l’EMA, la HAS-santé donne son feu vert à la reprise de la vaccination avec AstraZeneca pour les personnes âgées de 55 ans et plus”, déclarait à son tour Olivier Véran sur son compte Twitter.

Un panel de vaccins anti-Covid

Johnson & Johnson, Sanofi, Moderna, AstraZeneca, Pfizer… Les laboratoires mènent une lutte acharnée pour développer et commercialiser leurs vaccins. Si certains sont déjà sur le marché, d’autres sont encore en cours d'examen par l’EMA, à l’instar de l’Allemand CureVac ou du Russe Spoutnik V.

Si la plupart des laboratoires s’accordent pour dire que deux doses sont nécessaires (avec un intervalle plus ou moins long entre chaque prise), d’autres éléments entrent également en jeu lorsqu’il est question de comparer les vaccins : la température de conservation (-70° pour Pfizer-BioNTech, entre 2 et 8° pour AstraZeneca, ou encore -20° pour Moderna) et le taux d’efficacité (95% pour les patients de Pfizer et 94,1% pour Moderna, au terme de l’injection de deux doses intramusculaires, 70% pour AstraZeneca).

Et c’est sans compter sur les divergences de prix. Alors que de nombreux vaccins coûtent plus d’une dizaine d’euros par dose (15,50€ pour le vaccin Pfizer-BioNTech, 15€ pour Moderna, 10€ pour CureVac…), AstraZeneca de son côté affiche un prix défiant toute concurrence, à hauteur de 2€.

Une augmentation à court terme ?

Au cours d’une réunion virtuelle Barclays Global HealthCare Conference il y a deux semaines, deux dirigeants du groupe Pfizer - le directeur financier Frank d’Amelio et le vice-président senior des relations avec les investisseurs, Chuck Triano - annonçaient que le prix de leur vaccin pourrait augmenter. Ce dernier n’a pas été fixé par rapport aux tarifs normaux du marché. Selon le média Business Insider, “le géant pharmaceutique pourrait augmenter les prix du vaccin lorsque le Covid-19 passera d’un état pandémique à une situation endémique et que le virus circulera continuellement dans certaines poches du globe”.

Si vous regardez comment la demande actuelle et les prix actuels sont déterminés, il est clair qu’ils ne sont pas déterminés par ce que j'appellerais les conditions normales du marché ou les forces normales du marché… Ils sont déterminés par la situation de pandémie dans laquelle nous nous trouvons et par les besoins des gouvernements de se procurer des doses auprès de divers fournisseurs de vaccins”, affirmait Frank D’Amelio.

Mais cette augmentation des prix ne serait pas uniquement réservée au vaccin du groupe Pfizer. Moderna ou encore Johnson & Johnson auraient “discrètement fait part de leur intention d’augmenter les prix des vaccins contre le coronavirus”, dévoile The Intercept. Le magazine en ligne rapporte des conversations qui auraient eu lien entre les groupes pharmaceutiques et des investisseurs, au cours des conférences organisées par des banques, à l’instar de Raymond James ou Barclays. Selon les directeurs financiers des laboratoires, le virus pourrait bien devenir endémique, et à terme nécessiter de nouveaux rappels, notamment dans le cadre de la lutte contre les variants. Des possibilités de profits importants pour ces laboratoires.

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