Alors que Pékin et Moscou s’allient pour dominer la surface lunaire, la NASA accélère brutalement son calendrier. Sean Duffy, tout juste nommé par Donald Trump, a dévoilé un réacteur nucléaire de 100 kilowatts opérationnel sur la Lune d’ici 2030.
La NASA prévoit un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030

La directive Duffy : la NASA passe à la vitesse supérieure
Le 5 août 2025, Sean Duffy, ancien animateur vedette de Fox News, aujourd’hui administrateur intérimaire de la NASA, a confirmé par voie de communiqué son intention d’accélérer drastiquement le déploiement d’un réacteur nucléaire lunaire, un projet en gestation depuis plusieurs années. L’objectif initial, fixé à 40 kilowatts, est désormais doublé. 100 kilowatts d’énergie nucléaire devront alimenter la surface lunaire dès 2030.
Selon le média américain Politico, l'ordre exécutif signé en interne par Sean Duffy constitue une inflexion stratégique. Un haut cadre de l'agence spatiale, cité anonymement, affirme, dans des propos rapportés par le site Politico : « Il s’agit de gagner la deuxième course à l’espace ». La décision intervient dans un contexte tendu. En mars 2024, la Chine et la Russie ont annoncé un partenariat technologique pour déployer leur propre réacteur lunaire à l’horizon 2035. Face à ce duo sino-russe, Washington veut prendre de vitesse ses adversaires.
La Lune : un laboratoire énergétique
Pourquoi installer un réacteur nucléaire sur la Lune, à 384 000 kilomètres de la Terre ? Les raisons sont multiples, mais l’argument énergétique domine. La nuit lunaire dure quatorze jours terrestres, rendant les panneaux solaires inefficaces pour assurer une autonomie continue aux équipements et missions habitées. Un réacteur nucléaire fournirait une alimentation stable pour les laboratoires scientifiques, les modules de vie, les systèmes de communication ou encore la production de carburant spatial à partir de régolithe lunaire.
La technologie envisagée dérive du projet Kilopower, testé entre 2017 et 2020, dont le prototype délivrait 10 kilowatts. Le nouveau cahier des charges évoqué par Sean Duffy va beaucoup plus loin : une centrale compacte, résistante aux températures extrêmes, capable de fonctionner sans intervention humaine durant dix ans. Le défi ? Assurer un refroidissement efficace, limiter les risques liés à la poussière abrasive lunaire, et garantir un blindage contre les radiations et les micrométéorites.
Un budget record pour lancer le projet lunaire
La Maison Blanche, par la voix de l'administration Trump, propose un soutien budgétaire sans précédent pour ce type de projet. Selon Business AM, 350 millions de dollars seront débloqués dès 2026, soit environ 303 millions d’euros, avant un passage à 500 millions de dollars en 2027. Un appel d’offres industriel sera lancé dans les 60 jours pour sélectionner les entreprises privées capables de concevoir et livrer un prototype opérationnel.
D’ici fin septembre 2025, un directeur dédié au programme nucléaire lunaire sera nommé par la NASA. Malgré cette injection ciblée, la réalité budgétaire est plus nuancée. L’ensemble du budget proposé pour la NASA en 2026 serait le plus bas depuis 1961, en termes relatifs. Ce paradoxe alimente les tensions internes, certains ingénieurs dénonçant une stratégie court-termiste mettant en péril les programmes scientifiques classiques.
