GPT-5 est désormais gratuit pour tous et OpenAI vise un milliard d’utilisateurs actifs chaque semaine d’ici la fin de l’année. C’est un tournant : l’outil parle toutes les langues, s’adapte à chaque niveau, et tient dans votre poche. Pour certains, c’est déjà un collègue invisible ; pour d’autres, un outil qu’ils ne savent pas vraiment utiliser. Et cet écart pourrait vite se creuser.
GPT-5 et la nouvelle fracture de l’IA
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Published on 20 août 2025 5h00
13 MILLIARDS $Le chiffre d'affaires annuel de ChatGPT a atteint 13 milliards de dollars.
Une adoption massive, des usages inégaux
Avec GPT-5, OpenAI franchit une nouvelle étape : des fonctionnalités de pointe désormais gratuites pour tous, via l’application ChatGPT et une API à très bas coût. Résultat : les nouveaux utilisateurs affluent, les anciens progressent, et l’IA s’installe peu à peu dans les routines, jusqu’à devenir une infrastructure invisible du travail quotidien. Mais cette adoption massive ne profite pas à tout le monde de la même façon. On voit déjà deux groupes : les professionnels formés à l’IA dans un cadre éducatif ou en entreprise, capables de l’intégrer à leur travail ; et ceux qui l’utilisent sans formation ni accompagnement, souvent en se limitant à quelques essais ponctuels.
Pour ces derniers, les risques sont réels : erreurs, biais non détectés, perte de compétences. Une étude du MIT montre par exemple que déléguer entièrement la rédaction à l’IA réduit la capacité d’analyse et d’expression. À l’inverse, les experts de leur domaine savent en tirer un maximum : poser les bonnes questions, challenger les réponses, vérifier les sources et enrichir l’outil avec des données pertinentes.
Former à trois niveaux
La France a déjà un socle avec le plan national “Osez l’IA” porté par Clara Chappaz. Mais avec GPT-5, il faut former plus de monde, et vite. Aujourd’hui, en Europe, seuls 21% des employés ont reçu une formation formelle à l’usage de l’IA générative, et ce taux tombe à 17% en France (source : McKinsey, 2025).
En entreprise, cette montée en compétence doit se faire a minima à trois niveaux : une acculturation générale pour que chacun comprenne ce que l’IA sait faire, ses limites et ses enjeux éthiques ; des formations ciblées pour apprendre à utiliser les outils IA internes, adaptés à chaque métier ; et, pour certaines équipes, une formation avancée pour concevoir leurs propres assistants IA et repenser leurs méthodes de travail.
Empêcher une fracture numérique nouvelle
GPT-5 illustre l’abondance d’intelligence qui s’installe dans notre quotidien. Mais sans stratégie de formation massive, le risque est clair : voir coexister une minorité d’utilisateurs experts, plus rapides et plus précis, et une majorité qui reste spectatrice ou qui utilise mal l’outil.
C’est aux entreprises, aux branches professionnelles et aux pouvoirs publics de voir ce qui se passe et réagir sans attendre. Car dans un monde où l’IA devient une infrastructure invisible, la véritable fracture n’est pas celle de l’accès… mais celle de la compétence.