La France est à un moment charnière de son évolution industrielle. Nos entreprises – des TPE/PME aux grands groupes – doivent concilier compétitivité, résilience et exigence client, tout en naviguant dans un environnement de travail complexe et un contexte énergétique tendu.
Automatisation : un bilan positif qui vient tordre le cou aux idées reçues

Dans notre dernière étude, menée auprès de 317 dirigeants français sur l’automatisation, celle-ci est plus que jamais perçue comme une solution stratégique - en particulier pour les secteurs de la logistique et de l’automobile. Et pour cause, 81 % d’entre eux font état d’un accueil positif de la part des salariés lors de la mise en œuvre de robots. Ainsi, autrefois redoutée, l’automatisation est désormais accueillie favorablement.
Une automatisation animée par de nombreux moteurs
La productivité n’est plus une option, c’est une priorité nationale. Le paysage de l’automatisation en France reflète une volonté forte de renforcer la compétitivité et la résilience face à une pression mondiale croissante, des contraintes de main-d’œuvre et une ambition industrielle renouvelée. Parmi les interrogés, l’amélioration de la productivité, avec 63 %, arrive en tête des moteurs de l’automatisation, soulignant de fait la détermination française à accélérer sa performance industrielle.
La réduction des coûts (51 %) et l’amélioration de la qualité (50 %) suivent de près. Ensemble, ces chiffres témoignent d’une volonté multidimensionnelle d’améliorer l’efficacité, la cohérence et de réduire les risques opérationnels. À noter que 26 % des répondants citent la conformité aux normes de sécurité, mettant en lumière une certaine sensibilité quant à la sécurité au travail et aux exigences réglementaires.
Quelles perspectives pour l’emploi ?
À l’inverse, seuls 16 % des répondants citent la pénurie de main-d’œuvre - pourtant une réalité en France - comme une facteur déclencheur, suggérant que l’automatisation est perçue avant tout comme un levier de performance.
Notre étude reflète une vision nuancée de l’impact des robots sur l’emploi. Au total, 49 % estiment que les robots créeront plus d’emplois qu’ils n’en détruiront d’ici 2030. 29 % restent neutres, tandis que 22 % expriment une opinion négative.
Ce regard équilibré met en lumière les débats sociopolitiques actuels autour de l’automatisation, dans un contexte de réformes et de tensions sociales. Cependant, les données suggèrent un glissement vers une reconnaissance des robots comme levier de montée en gamme plutôt qu’un facteur de remplacement.
Cobotique : une technologie qui gagne en notoriété
La notoriété des robots collaboratifs (cobots) progresse en France. En effet, 37 % des répondants les utilisent activement. De plus, 32 % déclarent en avoir une connaissance partielle, et 18 % déclarent en être très familiers sans les avoir encore utilisés. Seuls 13 % ne les connaissent pas du tout. Des chiffres qui témoignent d’un marché engagé, avec un potentiel clair de croissance à court terme. La part élevée d’acteurs très informés, mais non utilisateurs, indique un vivier stratégique d’utilisateurs potentiels, à condition d’éliminer les freins restants à la mise en œuvre.
Les défis techniques et les coûts constituent les principaux obstacles à l’adoption des cobots. L’intégration dans les systèmes existants (37 %) arrive en tête. Le coût d’investissement initial (27 %) suit de près, tandis que le manque de main-d’œuvre qualifiée est considéré comme un frein pour 19 % des répondants français.
Quant à la méconnaissance ou la compréhension limitée des cobots (8 %), elle semble moins répandue qu’ailleurs en Europe - ce qui suggère une familiarité croissante avec la technologie. Fait notable, les préoccupations liées à la suppression d’emplois restent très faibles, à seulement 2,5 %, ce qui consolide l’idée que les cobots sont de plus en plus perçus comme des outils collaboratifs plutôt que comme des remplaçants de la main-d’œuvre.
L’industrie française a toujours été synonyme d’innovation. Les cobots incarnent la prochaine étape - une automatisation plus flexible, plus humaine, et plus agile. C’est ainsi que nous bâtirons l’avenir de la production en France.
