Le constructeur automobile Volkswagen a subi une perte historique au troisième trimestre 2025, miné par les droits de douane imposés par Donald Trump, la restructuration coûteuse de Porsche et la lenteur de la transition électrique.
Volkswagen : un troisième trimestre 2025 catastrophique pour le géant de l’automobile
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Published on 31 octobre 2025 8h39
4%L’action Volkswagen a reculé de plus de 4 % à Francfort
Le 30 octobre 2025, Volkswagen a publié des résultats trimestriels qui ont fait l’effet d’un choc dans le monde de l’automobile. Pour la première fois depuis la pandémie de 2020, le groupe allemand affiche une perte d’exploitation. Cette dégradation des comptes de Volkswagen marque un tournant dans la trajectoire du constructeur et interroge son avenir boursier.
Pourquoi Volkswagen a perdu de l’argent ?
La perte d’exploitation du groupe atteint 1,3 milliard d’euros au troisième trimestre 2025, selon Reuters. Ce revers majeur s’explique par un enchaînement de facteurs économiques et industriels qui pèsent lourdement sur la rentabilité du géant allemand.
D’abord, la réorganisation stratégique de Porsche a coûté 4,7 milliards d’euros sur la période, selon Automotive World. Le constructeur de voitures de luxe, fleuron du groupe, a dû revoir ses plans d’investissement et sa gamme électrique, provoquant une charge exceptionnelle. Ensuite, le choc commercial venu des États-Unis aggrave la situation : les nouveaux droits de douane décidés par l’administration Trump pourraient représenter jusqu’à 5 milliards d’euros de coûts sur l’année 2025. Ces taxes visent les véhicules importés d’Europe et les composants électroniques chinois utilisés dans la production.
Malgré tout, Volkswagen reste massif : le chiffre d’affaires cumulé des neuf premiers mois atteint 238,7 milliards d’euros, en légère hausse de 0,6 % par rapport à 2024, avec 6,58 millions de véhicules livrés (+1,8 %), selon le communiqué officiel du Volkswagen Group. Mais la marge opérationnelle s’effondre à 2,3 %, preuve que la croissance du chiffre d’affaires ne compense plus la flambée des coûts.
La Bourse sanctionne
Cette perte révèle la profondeur des défis structurels qui minent Volkswagen. L’entreprise, longtemps pilier de la puissance industrielle allemande, affronte aujourd’hui une triple pression : technologique, géopolitique et concurrentielle. Sur le plan industriel, la transition vers l’électrique se heurte à des coûts de production élevés, à la rareté des semi-conducteurs chinois et à une concurrence redoutable venue de Tesla, BYD et Hyundai. Dans son rapport, le groupe souligne que « les perturbations logistiques et tarifaires continueront d’affecter la rentabilité », notamment à cause de l’augmentation des coûts d’importation aux États-Unis. Selon The Guardian, le manque de composants venus d’Asie a déjà réduit la production de certains modèles phares en Europe.
Sur les marchés financiers, la réaction a été immédiate : l’action Volkswagen a reculé de plus de 4 % à Francfort après la publication des résultats, selon MarketScreener. L’indice DAX 30, dont Volkswagen est un pilier, a lui aussi fléchi, plombé par les inquiétudes liées au ralentissement industriel allemand. Les investisseurs redoutent une spirale négative : baisse de rentabilité, multiplication des charges, et incertitude persistante sur la stratégie électrique. La promesse d’un redressement rapide semble compromise tant que les coûts douaniers et les restructurations pèseront sur les résultats.