Si, à tout hasard, vous habitez à Signes (Var, 2802 habitants) ou à Caubous (Haute-Garonne, 6 habitants), vous faites partie des 90 773 Français qui peuvent ranger leur portable au fond d’un tiroir, car de toute façon, chez eux, ça ne capte pas. Les habitants de 316 communes à travers la France sont toujours dans cette situation, révèle l’Arcep, le régulateur français des télécoms.
De manière générale, et logiquement, moins une commune compte d’habitants, plus elle a de chances de figurer parmi celles que les opérateurs de téléphonie ont préféré « oublier ». 79 communes comptant entre 100 et 199 habitants sont touchées par ce phénomène, contre « seulement » 18 communes comptant entre 500 et 599 habitants. Plus inquiétant encore, 8 communes communes de plus de 1 000 habitants figurent sur la liste des communes « maudites » : ni les habitants de Sizun (Finistère, 2224 habitants), ni ceux de Piblange (Moselle, 1012 habitants) ne captent pas de 2G chez eux.
L’accessibilité du réseau 3G s’avère une denrée encore plus rare en milieu rural : 1519 communes, soit 384 750 Français, ne bénéficient pas de couverture. Et là aussi, le phénomène ne touche pas que les petites communes : les habitants de 34 communes de plus de 1 000 habitants ne peuvent pas surfer sur Internet sur leur mobile.
Sur l’ensemble de la France, les communes non pourvues de 2G sont 9 %. La raison est toujours la même : les pouvoirs publics n’ont pas mis de pylône à disposition des opérateurs, pour que ceux-ci y installent leurs antennes. Ces mairies ont jusqu’à la fin de l’année pour se mettre en règle.
Sur la 3G, la situation est beaucoup plus préoccupante : 43 % des centres-bourgs devant être couverts au plus tard au 30 juin 2017 ne le sont toujours pas. Et là, la balle est surtout dans le camp des opérateurs. Si Orange et SFR font des progrès dans ce domaine (68 % et 56 % des centres-bourgs dont ils ont la responsabilité couverts respectivement), Bouygues Telecom stagne avec 58 %.