La crise des « gilets jaunes » a réduit la croissance française de 0,1 point au dernier trimestre. Un chiffre abstrait, mais qui a un véritable impact pour les entreprises qui multiplient les demandes de chômage partiel.
Les entreprises qui subissent le chômage partiel peuvent demander à l’État une aide leur permettant de compenser les salaires des employés touchés par l’activité partielle. Le 21 décembre, le gouvernement annonçait 43 000 personnes concernées par ce dispositif ; dimanche, Muriel Pénicaud a annoncé que le chiffre était beaucoup plus élevé : « 58 000 salariés sont menacés d’activité partielle [ou de] chômage technique par les violences ». La ministre du Travail révèle également qu’elle va consacrer 32 millions d’euros pour aider ces salariés.
Plusieurs secteurs très touchés
Muriel Pénicaud s’alarme du fait que 92% des demandes de chômage partiel proviennent de petites et moyennes entreprises des secteurs du commerce, de la construction ou encore de l’artisanat. « L’enjeu maintenant est de sauvegarder leur emploi », a-t-elle martelé. Les manifestations et les violences occasionnées le week-end et durant les dernières semaines ont représenté « quatre millions d'heures de travail [qui sont] potentiellement perdues ». La ministre se dit très « inquiète » par l’ampleur du phénomène : « Aujourd'hui, c'est clair qu'un certain nombre d'entreprises et donc d'emplois sont menacés ».
Des gilets qui coûtent cher
Elle pointe aussi du doigt l’effet « indirect » de cette crise : « On le voit sur l'investissement étranger, sur la confiance à investir, il y a déjà des effets. C'est clair que c'est un effet négatif ». Ce discours rejoint celui de Bruno Le Maire qui a estimé que le mouvement coûtait « cher » à l’économie française.