Si elle veut survivre La Poste doit se transformer

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 14 décembre 2016 à 6h10
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23,045 MILLIARDS €Le chiffre d'affaires de La Poste en 2015 a été de 23,045 milliards d'euros.

Alors que le 9 décembre 2016 une grève des postiers a eu lieu en France, sans faire, au final, beaucoup de problèmes aux Français, la Cour des Comptes a publié un rapport sur la nécessité de l’entreprise de se réinventer et de se transformer. Sinon, elle risque tout simplement la faillite ce qui n’aidera en rien les postiers à améliorer leur situation.

La Poste en manque de courrier

Le principal problème de La Poste est qu’elle a été ubérisée malgré elle : ce n’est pas une entreprise concurrente qui a tenté de lui prendre des parts de marché mais… l’ensemble de la technologie. Les mails ont remplacé les courriers autant dans les rapports informels que dans les rapports entre entreprises et avec l’administration. Résultat : il n’y a plus de courrier et le chiffre d’affaires du groupe a fondu depuis le début du siècle.

La Poste livre encore les colis mais elle doit faire face à la concurrence de transporteurs spécialisés comme UPS. Et bientôt les nouveaux modes de livraison, par drone notamment, pourraient débarquer en France. Le courrier physique et les postiers ne sont plus à la page et La Poste doit le comprendre au plus vite… car au bout du tunnel, si rien n’est fait, c’est la faillite qui attend le groupe.

Réduire les effectifs, réduire les coûts, maîtriser les salaires

Comme pour toute entreprise en crise, la Cour des Comptes n’a pas beaucoup plus de conseils à donner à La Poste que ceux classiques de réduction des coûts. Les Sages de la rue Cambon précisent que l’entreprise a déjà engagé une restructuration mais que celle-ci doit se poursuivre, notamment en réduisant le réseau de distribution. 46 % des 17 088 « points de contacts » de l’entreprise, à faible activité, sont déjà gérés par des partenariats. Mais ce n’est pas suffisant.

La Poste doit accélérer les réformes et trouver de nouveaux leviers de croissance tout en baissant les effectifs et en restant compétitive face aux autres transporteurs. Nouveaux modes de contact, nouvelles technologies et une réorganisation des missions confiées à l’entreprise par l’État sont nécessaires.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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