La France soutient BNP Paribas face aux menaces d’amendes record américaines

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 3 juin 2014 à 23h21

Quand BNP Paribas était menacé d'une amende 3,5 milliards de dollars il y a un mois - risque provisionné à hauteur d'1 milliard d'euros dans les comptes de la banque - le tocsin n'avait pas encore sonné : péripétie que les bénéfices de la banque pouvaient financer : 4,3 milliards d'euros en 2013 tout de même.

Mais quand il s'agit d'une amende de 10 milliards de dollars, l'histoire prend une tournure bien différente. D'abord parce que cet argent ponctionné dans sa trésorerie nuirait au développement de la banque, l'obligeant même peut-être à mettre en place un plan d'économies pour pouvoir payer. Ensuite parce que cette amende survenant avant impôts, déduite du bénéfice, priverait l'Etat français de recettes fiscales conséquentes, probablement plusieurs milliards ! En 2013, BNP Paribas, Total et GDF Suez ainsi que sept autres entreprises du CAC 40 ont acquitté 35 milliards d'euros d'impôts, soit les trois quarts des impôts levés sur les entreprises de l'indice phare de la Bourse française !

Désormais donc le risque qui pèse sur BNP Paribas de voir une amende record de 10 milliards de dollars lui tomber dessus devient un problème franco-américain, qui va être traité par la voie diplomatique. Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, a déclaré mardi 3 juin que ces sanctions ne "sont pas raisonnables". "S'il y a eu une faute, il est normal qu'il y ait une sanction. Mais la sanction doit être proportionnée et raisonnnable".

Le débat vient polluer les négociations en cours sur l'accord de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis, et la diplomatie française espère bien en jouer, Laurent Fabius parlant de "décision injuste et unilatérale". Mais elles viennent également polluer les prochaines cérémonies du 70e anniversaire du débarquement allié en Normandie, auquel Barack Obama participera évidemment. On sussure dans les couloirs des palais de la République que François Hollande envisagerait d'en parler à son homologue américain jeudi soir, lors du dîner offert aux chefs d'Etat étrangers.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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