Que l’on soit au restaurant, en épicerie, en grande surface ou chez un caviste, les consommateurs et consommatrices cherchent, aux côtés du prix et du goût, à comprendre trois éléments essentiels avant d’acheter : d’où vient ce que je mange ? Par qui est-ce fait ? Et comment est-ce fait ?Si l’accès à l’information nutritionnelle a bien progressé grâce à l’apparition du Nutri-Score, la question de l’origine reste très partiellement traitée.
Faire de la transparence alimentaire un droit, pas un privilège

Pourtant, 79 % des Français considèrent l’origine comme un critère d’achat essentiel, plus de 80 % privilégient les produits nationaux quand ils peuvent les identifier, et 9 sur 10 souhaitent consommer davantage de « Made in France ». Le souhait des consommateurs est donc clair : ils veulent privilégier, dès qu’ils le peuvent, les produits français.
Selon une étude réalisée en octobre 2023 par le collectif En Vérité et l’institut Appinio, un affichage clair de l’origine des ingrédients et du lieu de fabrication peut entraîner un changement significatif des intentions d’achat, jusqu’à multiplier par 10 les ventes au bénéfice des marques favorisant l’agriculture et la fabrication françaises.
Ce sujet qui mobilise les consommateurs a été propulsé sous les projecteurs de l’actualité avec la crise agricole de janvier 2024. En réponse à cette crise est né le dispositif Origine Info, sous l’impulsion de Bercy et de la Ministre Olivia Grégoire. C’est désormais Véronique Louwagie, la Ministre en charge notamment de la consommation, qui est à la manœuvre.
La crise agricole est toujours en cours. Dans ce contexte, l’origine des aliments devient une information d’autant plus cruciale, permettant aux consommateurs de soutenir les agriculteurs et agricultrices français. C’est aussi une revendication forte des agriculteurs eux-mêmes, qui, dans les difficultés qu’ils traversent, ont besoin de dispositifs les mettant en valeur dans les rayons pour pouvoir pérenniser leur activité et mettre en œuvre la transition agroécologique. Pour rappel, d’ici 2030, 50 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite, et beaucoup peinent à transmettre leurs exploitations, faute de revenus suffisants.
L’affichage de l’origine est un outil essentiel qui permet aux producteurs d’être visibles et aux citoyens de faire des choix éclairés.
Le dispositif Origine Info répond parfaitement à cette attente. Il propose un affichage harmonisé de l’origine des matières premières, y compris dans les produits transformés. Plus de 3 000 produits l’ont déjà adopté : Panzani, Lesieur, Biocoop, Fleury Michon, d’Aucy, Les 2 Vaches, Paysan Breton. Plusieurs enseignes de distribution s'engagent aussi dans la transparence des origines des matières premières : Carrefour, Intermarché, Système U, récemment Casino, mais aussi Auchan.
Véronique Louwagie, a prévu un bilan officiel pour le mois de juin.
Aujourd’hui, il est impossible pour la France d’imposer un affichage obligatoire de l’origine sur les produits transformés : le règlement INCO l’interdit, sauf exceptions très encadrées. Pourtant, l’Union européenne impose déjà cette transparence pour de nombreux produits non transformés – viande fraîche, miel, fruits et légumes, poisson ou vin. Pourquoi refuser cette transparence pour les produits transformés ? La révision du règlement INCO,
soutenue par Christophe Hansen et la France, est l’occasion d'aller plus loin et de répondre aux attentes des consommateurs.
À l'heure où agriculteurs et industriels s'inquiètent, à juste titre, de leur capacité à produire en France à un prix juste et soutenable, l’accès à une information claire et transparente est un levier essentiel. C’est lui qui permettra de renforcer durablement les filières françaises, d’accélérer la transition vers une alimentation plus saine, durable et responsable et de consolider la résilience de nos territoires. Ne pas s’en saisir, c’est renoncer à agir.
Nous appelons toutes les marques qui ne sont pas encore manifestées à rejoindre les 120 acteurs qui sont en cours de déploiement du dispositif Origine Info.
Madame Louwagie, vous avez là une opportunité historique d’aider les consommateurs à aider les agriculteurs.
Signataires : Franck Poncet ; Directeur Général Biocoop ;Jean Louis-Joseph, rapporteur au CESE ; Edouard Toulouse, Président du Réseau Action Climat ; B Lab France, Panzani, Paysan Breton, Lobodis , Alpina, J’achète Fermier !, Jardin Bio Etic,D’aucy, Lesieur, Priméal, Biorgane , Bravo Hugo, Hugo, Chiche, Cook, , Food4Good, Funkie, L’Herbier de France, L’Atelier V, François Séhédic, Le Coq Noir, Les Compagnons du Miel , Monbio, Spiritueux des Alpes, Nudj, Omie, , Quintesens, Sacrés Français, Beyond Green, Vergers des Alpilles. Nod, Alter Food (innovateurs responsables), Bio par Nature
