Une arnaque, une réputation trahie et un procès inachevé : Steve Wozniak, pionnier d’Apple, dénonce la prolifération de fraudes en ligne utilisant son image et accuse YouTube d’inaction, dévoilant une faille majeure du web moderne.
Arnaque massive sur YouTube : Wozniak dénonce l’exploitation de son image

Le 10 août 2025, Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, a publiquement dénoncé une nouvelle arnaque visant les internautes, diffusée à grande échelle sur YouTube. Selon lui, la plateforme détenue par Google laisse prospérer des vidéos frauduleuses exploitant son image pour soutirer de l’argent aux victimes, malgré des signalements répétés. Cette prise de parole s’inscrit dans un combat judiciaire engagé depuis 2020.
Arnaque à la vidéo truquée sur YouTube : une image bafouée
Tout est parti d’une vidéo authentique où Wozniak évoque le bitcoin. Des fraudeurs l’ont modifiée pour y insérer une bordure affichant une adresse de portefeuille de cryptomonnaie et promettant de doubler toute somme envoyée. « Bien évidemment que c’est une arnaque », a réagi Janet Wozniak en découvrant le montage selon CBS News
Parmi les victimes, Jennifer Marion raconte avoir perdu 0,9 bitcoin — environ 59 000 dollars à l’époque — en croyant participer à une offre légitime. « Je pensais que c’était comme en magasin, un bon plan », a-t-elle expliqué.
Youtube ignore les signalements, Wozniak s’insurge
Malgré les preuves transmises, YouTube n’a pas retiré rapidement les contenus incriminés a accusé Janet Wozniak. Face à cette inertie, Steve Wozniak a déposé plainte en 2020 pour complicité d’arnaque, ciblant à la fois YouTube et sa maison mère Google. Il dénonce le bouclier juridique que représente la Section 230 du Communications Decency Act, qui protège largement les plateformes contre les poursuites liées aux contenus publiés par des tiers. « Section 230… c’est totalement absolu », a-t-il martelé.
Du bitcoin à l’IA : une menace globale
Pour Wozniak, l’affaire dépasse largement le seul cas des cryptomonnaies. Il alerte désormais sur l’essor de l’arnaque numérique dopée par l’intelligence artificielle, capable de produire des deepfakes toujours plus crédibles. Son avocat affirme que ces fraudes cumuleraient plusieurs milliards d’euros de pertes chaque année, toutes plateformes confondues, selon NewsByte. La combinaison entre célébrités usurpées, technologies de manipulation vidéo et absence de réaction rapide des hébergeurs crée, selon lui, un terrain idéal pour piéger les internautes.
L’action judiciaire de Wozniak a franchi une étape en mars 2024, lorsque la cour d’appel de Californie a estimé que certains actes reprochés à YouTube, notamment l’attribution de badges de vérification à des chaînes frauduleuses, pouvaient échapper à la protection de la Section 230. Cette décision a renvoyé le dossier devant un tribunal inférieur, ouvrant la possibilité d’un procès sur le fond. Pour Wozniak, c’est l’occasion de contraindre les géants du numérique à assumer une part de responsabilité dans la lutte contre les arnaques en ligne.
