Baromètre MAAF : l’artisanat demeure un vivier d’emplois

D’après le dernier Baromètre ISM / MAAF, les offres d’emploi dans l’artisanat restent particulièrement nombreuses en France. Elles ont certes connu une légère baisse conjoncturelle entre 2022 et 2024, principalement due à la flambée des prix de l’énergie. Mais l’essor lié à la crise du Covid-19 a été si fort qu’il assure une attractivité durable du secteur, notamment pour les métiers encore en tension. De quoi inciter de nombreux Français à se former ou à se reconvertir.

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By Rédaction Published on 22 septembre 2025 14h17
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Découvrez les résultats du baromètre artisanat du BTP et du Paysage, révélant les pratiques et difficultés des chefs d'entreprises - © Economie Matin
49%Le nombre d’offres d’emploi dans les métiers artisanaux avait explosé entre 2019 et 2022 (+49 %).

Depuis 2016, l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) publie, en partenariat avec MAAF, un Baromètre de l’artisanat, qui dresse un état des lieux chiffré et cartographié du secteur. Première mutuelle des artisans, la MAAF contribue ainsi au suivi de cette branche essentielle de l’économie française.

Artisanat : une attractivité en hausse

La dernière édition du Baromètre, publiée en septembre 2025, se concentre sur l’évolution de l’emploi entre 2019 et 2024. Le nombre de postes salariés dans l’artisanat a fortement augmenté, avec deux phases distinctes : une croissance liée à la crise du Covid-19 (2019-2022), puis un léger recul structurel (2022-2024).

Voici l’évolution de l’emploi dans l’artisanat en France :

  • 1 777 000 salariés en 2019 ;

  • 1 913 000 salariés en 2022 (+8 %) ;

  • 1 856 900 salariés en 2024 (-3 % par rapport à 2022, +5 % par rapport à 2019).

2019-2022 : le boom des vocations artisanales liées au Covid-19

Entre 2019 et 2022, la crise sanitaire a en effet amené de nombreux Français à se réorienter vers des métiers concrets, porteurs d’une utilité immédiate, ou garantissant un emploi sur le long terme. Cette tendance s’est traduite par une explosion inédite des vocations en matière d’entrepreneuriat artisanal, avec une hausse de 17 % du nombre d’établissements économiquement actifs. L’artisanat a ainsi « contribué à la création nette d’emplois d’indépendants (chefs d’entreprise) et de salariés », lit-on dans le Baromètre ISM / MAAF.

Presque tous les secteurs ont bénéficié de ce dynamisme, mais certains ont tiré leur épingle du jeu, comme la fabrication artisanale de produits alimentaires (18 % de croissance), l’installation électrique et la plomberie (+15 %), et la construction de bâtiments résidentiels (+10 %). Les rares secteurs en légère contraction relèvent de l’artisanat de fabrication (bois, habillement, métaux) ; seule l’imprimerie accuse une baisse significative (-6 %).

2022-2024 : la crise énergétique provoque un ralentissement…

Durant la période 2022-2024, la hausse des coûts de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement induites ont pénalisé l’artisanat. L’alimentation et les services, moins dépendants de ces variables, ont bien résisté, avec une stagnation du nombre d’emplois. En revanche, les branches de la fabrication et du BTP, très consommatrices d’énergie et de matières premières, ont souffert, avec des baisses de 4 % et 5 % des emplois salariés.

Pour autant, ces difficultés sont demeurées conjoncturelles, et n’entravent pas l’attractivité globale de ces métiers. « Malgré un ralentissement de l’activité, les entreprises artisanales continuent de recruter pour remplacer des salariés en mobilité professionnelle, les départs en retraite ou encore pour satisfaire les nouveaux emplois créés », précise le Baromètre ISM / MAAF.

sans entamer l’attractivité de l’artisanat

Le nombre d’offres d’emploi dans les métiers artisanaux avait explosé entre 2019 et 2022 (+49 %). La légère baisse entre 2022 et 2024 (-3 %) ne remet pas en cause cette dynamique. Le nombre de demandeurs d’emploi du secteur a d’ailleurs continué de baisser – de 10 % entre 2019 et 2022, de 2 % entre 2022 et 2024. « Les entreprises artisanales sont plus que jamais à la recherche de candidats et de compétences », rappelle le Baromètre.

Selon France Travail, 57% des recrutements s’avèrent « difficiles » dans les cœurs de métier de l’artisanat en 2024. Plusieurs dépassent même les 70 %, comme les bouchers (74 %), les ouvriers en chaudronnerie et tôlerie (80 %), les carrossiers automobiles (81 %), les couvreurs (82 %), les techniciens en froid et climatisation (80 %), les professionnels du travail de la pierre (80 %) ou du métal et du bois (78 %).

Le Baromètre de l’artisanat ISM / MAAF dévoile les métiers en vogue

La conjoncture semble donc particulièrement favorable pour se former ou se reconvertir dans l’artisanat. Le Baromètre propose d’ailleurs, pour la première fois, un palmarès des métiers les plus demandés et de ceux en perte de vitesse, en s’appuyant sur l’évolution 2019-2024 du nombre de demandeurs d’emploi. Parmi les métiers les plus dynamiques, citons les plâtriers (-34 % de chômeurs), spécialistes des structures et charpentes en bois (-30 %), retoucheurs en habillement (-29 %), tailleurs de pierre (-27 %), charcutiers-traiteurs (-23 %) ou soudeurs (-22 %).

En revanche, plusieurs métiers enregistrent une hausse notable du nombre de demandeurs d’emploi – notamment de nombreux symboles des reconversions post-Covid, menacé de saturation, comme les brasseurs (+19%), les fromagers (+18 %), les tailleurs de vêtement sur mesure (+26 %) et, surtout, les chauffeurs de VTC (+43 %).

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