Carburant : les prix à la pompe ne baisseront pas avant septembre

Mauvaise nouvelle : le marché pétrolier traverse actuellement une phase de volatilité notable en raison des décisions prises par les pays de l’OPEP+. Les pays membres ont confirmé, à l’occasion d’une réunion dimanche 2 juin 2024, le maintien de leurs coupes de production jusqu’à la fin de l’année 2025.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 5 juin 2024 à 14h14
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Carburant : les prix à la pompe ne baisseront pas avant septembre - © Economie Matin

L'OPEP+ acte la prolongation de ses coupes de productions

Selon nos confrères de BFMTV Bourse et de Bloomberg, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ainsi que ses alliés (OPEP+ dont fait partie la Russie), ont décidé de prolonger trois niveaux de réduction de leur production de pétrole. L'OPEP+ a ainsi acté la réduction de sa production à 5,85 millions de barils par jour.

Dans les détails : les réductions additionnelles qui s'élèvent à 2,2 millions de barils seront maintenues jusqu'au mois de septembre 2024, tandis que les coupes volontaires et groupées (3,65 million de barils par jour) seront effectives jusqu'à fin décembre 2025. Autrement dit, les pays de l'OPEP+ commenceront à rouvrir progressivement leurs vannes à partir de septembre 2024. Les prix à la pompe du carburant devraient ainsi commencer à baisser à partir de ce même mois.

Une demande en carburant trop faible par rapport à l'offre

La stratégie des pays membres de l'OPEP+ repose sur un ajustement rigoureux de leur production de pétrole pour équilibrer le marché mondial. En raison du contexte international toujours tendu (guerre en Ukraine, Israélo-Hamas) et de l'inflation, la demande de pétrole est trop faible par rapport à l'offre disponible. De fait, les pétromonarchies et leurs alliés font tout pour maintenir des prix élevés afin d'éviter d'essuyer des pertes. Actuellement, le prix du baril Brent de la mer du Nord, qui est la référence en Europe, a chuté à environ 76,96 dollars le baril, tandis que le WTI américain se situe autour de 72,7 dollars le baril. Pour des pays comme l'Arabie saoudite, un baril de pétrole doit se vendre à minima à 95 dollars pour qu'il leur soit rentable. 

À court terme, les prix à la pompe devraient rester volatils, mais comme évoqué précédemment, avec une réouverture progressive des vannes des pays de l'OPEP+, la demande devrait progresser à partir de septembre 2024. Du moins, c'est ce sur quoi tablent les pétromonarchies  Nonobstant, si la demande mondiale ne se redresse pas telle que l'espère l'OPEP+, cette augmentation de l'offre pourrait entraîner une surabondance de pétrole sur le marché, ce qui ferait baisser encore davantage les prix du brut et, par conséquent, ferait augmenter les prix à la pompe. Reste à voir si la croissance européenne, mais surtout américaine, repartira ou non : son PIB a augmenté de 1,3 % au premier trimestre 2024 contre 1,6 % initialement prévu. Dans le cas contraire, la demande risque bien de rester figée.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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