Cheapflation : la recette de trois produits a changé selon Foodwatch

Foodwatch lance l’alerte sur de nouveaux produits victimes de « cheapflation ». Les recettes de trois produits phares ont changé selon l’organisation non gouvernementale de défense des consommateurs, cachant une augmentation de prix. Voici lesquels.

Stephanie Haerts Economie Matin
Par Stéphanie Haerts Publié le 17 avril 2024 à 17h00
cheapflation alerte Foodwatch cordon bleu
Cheapflation : la recette de trois produits a changé selon Foodwatch - © Economie Matin

Cheapflation : que reste-t-il du cordon bleu ?

Le cordon bleu de poulet « Le Gaulois » n'est plus ce qu'il était. Avec une baisse de viande de poulet de 58% à 54% et d'emmental de 5% à 3%, la part de la chapelure gonfle de 22% à 26%. Une inflation déguisée ? Le prix au kilo a grimpé de 25% chez Leclerc. La marque se défend en invoquant les conséquences de la grippe aviaire, mais est-ce toute l'histoire ?

Les hachés à poêler Fleury Michon ne sont pas épargnés. Entre 2020 et 2024, le jambon de porc chute de 48% à 35% alors que la viande de porc sans précision grimpe de 11% à 33%. Tout cela pour une "texture plus moelleuse" ? Pendant ce temps, le prix au kilo s'envole de 23% chez Carrefour. Une amélioration ou un masquage habile ?

Yaourt Siggi’s, plus sucré et plus cher

L'apparente innocence d'un yaourt à la vanille cache bien son jeu. Le Skyr Siggi’s, vanille de son état, voit sa douceur artificielle grimper avec 6,3% de sirop d'agave contre 5,9% précédemment, alors que l'étiquette proclame une recette « moins sucrée ». Un goût « légèrement plus doux » qui justifie une hausse de 13% du prix au kilo chez U. Le consommateur savoure-t-il réellement le changement ?

Audrey Morice de Foodwatch, interrogée par TF1info, s'insurge contre ces pratiques: « C'est une pratique qui est imperceptible à l'œil nu, qui est invisible. Si on demande aux consommateurs, ils vous diront qu'ils ne peuvent pas voir ces changements. Et ça, ce n'est pas normal, surtout si en parallèle le prix des produits au kilo explose ». Et pourtant, la cheapflation est lourde de conséquences sur le budget des ménages. Ces transformations subreptices des produits et l'explosion des prix s'ajoutent aux précédentes alertes, touchant déjà des marques comme Fleury Michon, Maille, Milka, ou encore Findus. Les consommateurs manquent de transparence et mériteraient des informations plus claires pour naviguer dans ce marché où la qualité se doit de rimer avec honnêteté.

La cheapflation en un mot

La « cheapflation » est un terme forgé à partir des mots anglais « cheap » (bon marché ou de mauvaise qualité) et « inflation ». C'est un phénomène qui décrit une pratique de certains fabricants et détaillants qui, face à la pression des coûts ou dans le but d'augmenter leurs marges, réduisent la qualité ou la quantité de leurs produits tout en maintenant ou en augmentant leur prix de vente.

Les entreprises agissent sur ces trois points :

  • Modification de la recette : les fabricants peuvent remplacer des ingrédients de haute qualité par des alternatives moins chères, ce qui peut diminuer la valeur nutritionnelle ou le goût du produit.
  • Réduction de la quantité : les fabricants peuvent également réduire la taille ou le volume d'un produit tout en conservant le même emballage et le même prix, une tactique connue sous le nom de « shrinkflation ».
  • Hausse des prix : parallèlement aux changements ci-dessus, le prix du produit est maintenu ou augmenté, ce qui peut ne pas correspondre à la hausse des coûts de production et crée une forme déguisée d'inflation.

Bien que cette pratique ne soit pas illégale, elle peut être considérée comme trompeuse pour les consommateurs, qui pensent acheter le même produit qu'auparavant alors que sa qualité ou sa quantité a été réduite sans avertissement adéquat. Les organisations de défense des consommateurs comme Foodwatch surveillent et mettent en lumière ces pratiques pour informer le public et encourager l'équité sur le marché.

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Stephanie Haerts Economie Matin

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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