Entre incertitudes budgétaires, arbitrages réglementaires et pressions sur le pouvoir d’achat, le chèque énergie change de règles d’attribution et de fonctionnement. Mais qu’est-ce que ça change dans les faits ?
Chèque énergie : tout comprendre aux changements de 2025

Le chèque énergie, mesure phare du gouvernement pour alléger la facture d’énergie des ménages précaires, a connu un tournant décisif le 31 juillet 2025 avec l’adoption du décret n° 2025-735. Au lendemain de la publication de la loi de finances, le 1er août 2025 marque le point de départ des nouvelles règles d’attribution et d’utilisation. Quels sont les véritables enjeux ? Qui peut bénéficier de ce coup de pouce financier en euros ? Que doit-on retenir des évolutions décidées par l’État français ?
Les nouvelles règles du chèque énergie : distribution, critères et montants 2025
Le chèque énergie, pilier du soutien aux ménages modestes, continue en 2025 de cibler ceux dont les revenus sont précaires. Désormais, ce sont l’Agence des services et des paiements (ASP) et non plus l’administration fiscale qui identifient les bénéficiaires. Ce changement structurel découle directement de la loi de finances pour 2025, publiée en février de la même année. L’ASP croise les données fiscales avec celles des fournisseurs d’énergie pour déterminer les foyers éligibles. Selon Le Particulier, « l’envoi des chèques aux ménages éligibles est automatique. Les foyers non identifiés doivent se signaler via le portail de l’ASP ou par courrier, jusqu’au 31 décembre 2025. »
Le calendrier aussi évolue : « En raison de l’adoption tardive de la loi de finances, l’envoi des premiers chèques énergie au titre de la campagne 2025 a exceptionnellement été décalé en novembre 2025 », précise la même source. Les paiements pour les personnes déclarées en cours de campagne seront versés au plus tard le 31 janvier 2026.
La distribution reste annuelle, exclusivement pour la résidence principale. Les nouveaux bénéficiaires incluent désormais les locataires en intermédiation locative et les résidents d’EHPAD, selon le même article. Le montant, toujours indexé sur le revenu fiscal de référence (RFR) par unité de consommation (UC), n’est pas revalorisé malgré la hausse de la TVA sur l’électricité. Ainsi, « le chèque énergie, dont le montant varie de 48 à 277 euros, sera octroyé en 2025 aux foyers dont le RFR/UC est inférieur à 11 000 euros ».
Ce qui change : usage, critères et modalités d’attribution du chèque énergie
Le décret du 31 juillet 2025 impose une transformation radicale : il n’est plus possible d’utiliser le chèque énergie pour financer des travaux de rénovation énergétique. Selon Selectra : « Le principal changement introduit par le décret n° 2025-735 est l’interdiction d’utiliser le chèque énergie pour financer des travaux de rénovation énergétique. À partir de maintenant, cette utilisation sera supprimée. Le chèque énergie sera désormais exclusivement destiné au règlement des factures d’énergie, comme l’électricité ou le gaz. »
Jusqu’à 2025, il pouvait couvrir l’isolation, le remplacement d’équipements énergivores, ou certaines petites améliorations. Ce n’est plus le cas. Les bénéficiaires doivent désormais se tourner vers d’autres dispositifs (MaPrimeRénov’, Éco-Prêt à Taux Zéro, subventions locales) pour toute intervention sur leur logement. Quant à l’identification des publics, elle s’élargit aux occupants des logements sociaux spécifiques (EHPAD, résidences sociales), à condition que le gestionnaire de l’établissement verse le montant du chèque, déduit des redevances.
L’une des principales nouveautés de 2025, c’est l’apparition du « e-chèque énergie ». Le bénéficiaire retrouve le montant attribué dans son espace personnel en ligne et peut l’utiliser en plusieurs fois, auprès de différents fournisseurs d’électricité ou de gaz, pour payer ses factures.
Ce qui ne change pas : conditions, montants et conseils pratiques
Malgré les changements réglementaires, plusieurs piliers du chèque énergie demeurent. L’attribution reste conditionnée au RFR divisé par UC, sans modification des plafonds de ressources. Aucune revalorisation du montant n’a été décidée malgré la hausse de la TVA de 5 % à 20 % sur l’électricité, ce que confirme la presse spécialisée. L’aide conserve une amplitude de 48 à 277 euros par an, calculée selon la composition du ménage. Et le dispositif s’adresse toujours aux foyers dont le RFR/UC est inférieur à 11 000 euros.
L’utilisation reste limitée aux factures d’énergie (eau, électricité, gaz, fioul, bois), ainsi qu’aux charges de chauffage dans les établissements éligibles. Les « chèques travaux » délivrés avant la réforme restent toutefois valides jusqu’à leur date d’expiration.
Pour éviter toute déconvenue, il est conseillé aux consommateurs de vérifier régulièrement leur éligibilité via le portail officiel, de garder trace de leur RFR et de leur numéro fiscal, et d’utiliser le simulateur en ligne disponible sur service-public.fr ou sur le site officiel www.chequeenergie.gouv.fr.
Les alternatives et dispositifs complémentaires pour les consommateurs
Face à la disparition du financement de la rénovation énergétique via le chèque énergie, plusieurs alternatives existent :
- MaPrimeRénov’ : cette aide publique finance les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation, à hauteur de 11 000 euros selon les revenus. Le guichet pour les rénovations d’ampleur rouvre le 30 septembre 2025 (Selectra.info, 05/08/2025).
- Éco-Prêt à Taux Zéro (Éco-PTZ) : accessible à tous les propriétaires pour des travaux réalisés par un professionnel certifié, jusqu’à 50 000 euros, remboursables sur 3 à 15 ans.
- Aides locales et régionales : de nombreuses collectivités proposent des subventions ciblées (isolation, rénovation de chauffage, etc.), à solliciter auprès des mairies ou des conseils régionaux.
- Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : primes délivrées par les fournisseurs d’énergie, cumulables avec MaPrimeRénov’ pour alléger la facture des travaux.
Le conseil pour maximiser ses droits : cumuler les dispositifs, comparer les solutions et rester vigilant sur l’évolution des règles d’éligibilité.
