Contrôle technique 2024 : Motos, scooters et voitures sans permis… qui s’en sort le mieux ?

Le contrôle technique des motos et scooters, imposé depuis le 15 avril 2024, s’est rapidement imposé dans le paysage réglementaire français. Malgré les réticences initiales et les appels au boycott, les centres d’inspection ont enregistré près d’un million de contrôles en moins d’un an.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 31 janvier 2025 à 7h30
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moto- controle technique-20230413-scooter - © Economie Matin
20%Les scooters affichent un taux de contre-visite de 20 %

L’instauration du contrôle technique pour les deux-roues motorisés et les voitures sans permis a longtemps été source de tension entre les usagers et les autorités. Officiellement mis en place en avril 2024, il a pourtant réussi à s’imposer, malgré des protestations répétées des fédérations de motards. Avec 996 906 contrôles effectués en huit mois, cette première année d’application a permis d’établir un bilan précis de l’état des véhicules concernés.

Les résultats montrent une réalité bien plus nuancée que les craintes initiales. Contrairement aux prédictions alarmistes, les motards ont massivement présenté leurs véhicules au contrôle, et leur taux de contre-visite reste inférieur à celui des automobilistes. Mais ce n’est pas le cas pour les voitures sans permis et les scooters.

Contrôle technique des motos : quel a été le taux d’échec en 2024 ?

Avec 930 375 inspections initiales et 66 504 contre-visites, le premier bilan de cette réforme met en évidence des écarts entre les catégories de véhicules. Le tableau ci-dessous synthétise les performances des différentes classes de véhicules soumises à l’épreuve du contrôle technique.

Catégorie de véhicule Nombre de contrôles effectués Taux de contre-visite Principaux défauts relevés
Motos et scooters (+125 cm³) 730 150 9,44 % Freinage défectueux, pneus usés, éclairage
Cyclomoteurs (-125 cm³) 90 762 20,07 % Problèmes électriques, système de freinage faible, état général
Voitures sans permis 60 000 (estimé) 30,88 % Mauvais entretien mécanique, freinage insuffisant, châssis endommagé

Le taux de contre-visite moyen pour les voitures classiques est d’environ 20 %, ce qui place les motos dans une position avantageuse avec un taux inférieur. Cependant, les scooters et les voitures sans permis apparaissent comme les véritables points noirs de ce contrôle technique.

Les motos : des véhicules mieux entretenus que prévu

Les craintes des associations de motards selon lesquelles ce contrôle ne serait qu’un prétexte à une taxation supplémentaire semblent avoir été en partie balayées par les résultats. Avec un taux de 9,44 % de contre-visites, les motos se positionnent comme des véhicules généralement bien entretenus.

Les pannes les plus courantes concernent essentiellement des éléments de sécurité, comme le freinage, les pneus et l’éclairage. Un point important est que ces défauts, bien que présents, sont largement moins graves que ceux relevés dans d'autres catégories de véhicules.

Un autre élément à souligner est que près de 20 % des véhicules attendus ne se sont pas présentés au contrôle. Ce taux d'absence interroge sur la réelle conformité d’une partie du parc de deux-roues en circulation.

Les scooters et voitures sans permis : les mauvais élèves

Si les motos ont prouvé être en bon état général, les scooters et les voitures sans permis sont en revanche dans une situation préoccupante.

Les scooters affichent un taux de contre-visite de 20 %, soit deux fois plus élevé que les motos. Les voitures sans permis atteignent un record de 30,88 % d’échecs à la première inspection, avec des défauts souvent graves. Contrairement aux motos, où les conducteurs semblent accorder une attention particulière à l’entretien, les utilisateurs de scooters et de voitures sans permis sont plus nombreux à négliger les réparations essentielles.

Véhicule Défauts mécaniques courants Défauts de sécurité critiques
Scooters Problèmes électriques, batterie faible Freins défectueux, pneus lisses
Voitures sans permis Moteur mal entretenu, pollution excessive Freinage inefficace, suspension défaillante

Ce constat amène plusieurs interrogations : les propriétaires de ces véhicules disposent-ils des moyens financiers pour assurer un suivi régulier ? Leur entretien est-il entravé par le manque de garages spécialisés ?

Ce qui change en 2025 et 2026 : vers une réglementation plus stricte et de nouveaux contrôles

Le contrôle technique ne va pas s’arrêter à cette première année. Plusieurs modifications majeures entreront en vigueur dès 2025 et 2026, visant à renforcer encore davantage la surveillance des véhicules motorisés.

Changement réglementaire Date d’entrée en vigueur Impact attendu
Contrôle du bruit des motos et scooters 1er juillet 2025 Réduction des nuisances sonores, lutte contre les pots d’échappement modifiés
Vérification du bridage des voitures sans permis (45 km/h) 1er mars 2026 Réduction des excès de vitesse, amélioration de la sécurité
Ajout de nouveaux critères de sécurité 2026 (date à préciser) Extension des contrôles aux systèmes électroniques et ABS

L’ajout de nouveaux équipements de test, notamment les sonomètres et céléromètres, représente un coût supplémentaire pour les centres de contrôle. Certains professionnels craignent déjà une augmentation du tarif des inspections, à l’image de ce qui a été observé pour les voitures ces dernières années.

Cette première année de contrôle technique pour les motos et scooters a délivré des enseignements précieux. Contrairement aux prévisions pessimistes, les motards ont joué le jeu, en affichant un taux de contre-visite inférieur à celui des voitures. En revanche, les scooters et voitures sans permis révèlent des lacunes majeures en matière d’entretien, posant un réel problème de sécurité routière. Les modifications à venir en 2025 et 2026 promettent de renforcer la surveillance, avec des critères plus stricts sur le bruit et la vitesse des véhicules.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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