Alors que la conjoncture mondiale reste brouillée, la Banque de France avance désormais des repères clairs pour la croissance. L’institution dessine une trajectoire modérée pour la France, et insiste aussi sur la fragilité de l’équilibre.
Croissance : moins de 1 % en 2025 et 2026 pour la France
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Published on 13 novembre 2025 6h54
1%Selon les prévisions de la Banque de France, la croissance restera sous les 1%.
Le 12 novembre 2025, la Banque de France a précisé ses dernières anticipations de croissance pour la France, en s’appuyant sur ses projections de septembre et sur sa récente enquête de conjoncture. La croissance est déjà repartie avec une hausse de 0,5 % du PIB au troisième trimestre 2025, mais, en même temps, l’institution rappelle que cette croissance demeure modérée et dépendante de multiples aléas.
Croissance : la France reste en-dessous des 1 %
D’abord, la nouveauté majeure tient à la formulation même retenue pour la croissance. Sur TF1, François Villeroy de Galhau a lâché une phrase lourde de sens pour la trajectoire de la France : « On aura au moins 0,7% de croissance en 2025, au moins 0,9% de croissance en 2026 », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, selon une dépêche de l’AFP. Cette notion de croissance « au moins » égale à ces niveaux change le regard sur les prévisions, car elle transforme une simple prévision ponctuelle en véritable plancher.
Ensuite, ces planchers s’inscrivent dans la continuité des projections macroéconomiques de septembre 2025 qui prévoyaient déjà 0,7 % de croissance du PIB en 2025, 0,9 % en 2026 et 1,1 % en 2027. La Banque de France ne renie donc pas son scénario central de croissance, mais elle en modifie la présentation pour souligner que ces chiffres sont désormais considérés comme un minimum. Ainsi, la croissance pourrait être révisée à la hausse si la conjoncture internationale se stabilise et si le climat politique intérieur s’apaise, mais, à l’inverse, elle pourrait rester limitée si les chocs se prolongent. Dans ce cadre, la France aborde les années 2025 et 2026 avec une croissance modeste, mais mieux ancrée que ce que redoutaient certains observateurs quelques mois plus tôt.
Une économie française en croissance modérée mais résiliente
Sur le terrain, la dynamique de croissance se nourrit d’éléments concrets mis en avant par l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France publiée début novembre 2025. Selon ce document, l’activité a poursuivi sa progression dans l’industrie et les services, et la croissance du PIB devrait encore être positive au quatrième trimestre, après un trimestre déjà évalué à +0,5 %. Cette croissance s’appuie notamment sur la bonne tenue de secteurs comme l’aéronautique, la chimie ou les biens d’équipement, tandis que l’automobile et l’agroalimentaire marquent le pas et freinent la dynamique globale.
De plus, cette configuration conduit le gouverneur à affirmer que « l’économie française est plutôt résiliente ». Cette résilience se manifeste parce que la croissance parvient à rester positive malgré un environnement externe difficile et une incertitude politique intérieure persistante. En effet, la croissance française résiste mieux que celle de plusieurs voisins européens, alors même que les taux d’intérêt élevés et les tensions géopolitiques auraient pu entraîner un ralentissement plus net du PIB. La France vit donc une phase de croissance de consolidation plutôt qu’un véritable boom, mais cette phase demeure essentielle pour reconstruire des marges de manœuvre.