En choisissant le futur cloud de confiance Bleu pour ses outils collaboratifs, Dassault Aviation acte un virage stratégique majeur. Derrière cette décision technologique, le groupe aéronautique affirme une priorité claire : sécurité des données, souveraineté numérique et maîtrise juridique, dans un contexte industriel et géopolitique sous haute tension.
Dassault renforce sa souveraineté numérique en choisissant le cloud français Bleu
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Published on 18 décembre 2025 9h08
Le 16 décembre 2025, Dassault Aviation a officialisé un choix structurant : confier ses solutions collaboratives au futur cloud de confiance Bleu. Pour Dassault, acteur clé de la défense et de l’aéronautique, ce projet s’inscrit dans une stratégie de long terme, où la protection des données sensibles devient aussi critique que la performance industrielle.
Dassault structure ses outils collaboratifs autour d’un cloud de confiance Bleu
Le projet annoncé par Dassault concerne directement ses solutions collaboratives internes. Ces outils, indispensables à la conception, à l’ingénierie et à la coordination de programmes complexes, nécessitent une infrastructure robuste, sécurisée et juridiquement maîtrisée. Dès lors, Dassault a privilégié Bleu, une entreprise française du cloud portée par Capgemini et Orange.
Selon le communiqué officiel, Dassault Aviation explique que ce choix permet « d’accéder aux technologies avancées de Microsoft Azure et Office 365 dans un environnement sécurisé et protégé par les lois européennes exclusivement ». Cette formulation résume l’équilibre recherché : bénéficier d’outils cloud de pointe tout en évitant toute exposition aux législations extra-européennes susceptibles de fragiliser la confidentialité des données.
Dans le détail, Dassault Aviation précise que l’infrastructure Bleu repose sur des technologies Microsoft, mais opérées par une entité française, sous contrôle juridique européen. Le groupe souligne ainsi que ce dispositif vise à garantir « un haut niveau de protection des données industrielles et stratégiques », condition indispensable pour des activités liées à la défense, à l’aviation militaire et aux programmes étatiques sensibles.
Autrement dit, Dassault ne cherche pas simplement un hébergement technique. Le groupe structure un environnement de travail collaboratif conforme aux exigences croissantes de sécurité, tout en restant compatible avec les usages numériques modernes attendus par ses équipes. Ce choix traduit une volonté de continuité opérationnelle sans compromis sur la souveraineté.
Dassault mise sur la sécurité certifiée et l’exigence de l’ANSSI avec Bleu
La dimension sécuritaire constitue le cœur de la décision de Dassault. Bleu est en effet engagé dans une démarche de qualification SecNumCloud 3.2, le plus haut niveau de certification délivré par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Pour Dassault, cette perspective est déterminante.
Dans son communiqué, le groupe précise que le cloud Bleu est « en cours de qualification SecNumCloud 3.2 », un label reconnu comme référence absolue pour l’hébergement de données sensibles en France. Cette qualification impose des contraintes strictes : contrôle des accès, souveraineté des opérateurs, résistance aux lois extraterritoriales, traçabilité des opérations et gouvernance renforcée.
Dassault Aviation va plus loin. Le groupe indique envisager une homologation « Diffusion Restreinte » pour certaines fonctionnalités déployées sur le cloud Bleu. Cette mention, rarement mise en avant dans des annonces technologiques grand public, souligne le niveau de sensibilité des données concernées. Elle traduit une exigence spécifique aux industriels de défense, confrontés à des obligations réglementaires très élevées.
Le communiqué insiste sur cette approche graduée de la sécurité. Dassault précise vouloir « adapter les niveaux de protection aux usages et aux données concernées », afin de concilier efficacité opérationnelle et conformité réglementaire. Cette logique permet au groupe de segmenter ses flux numériques, tout en conservant une cohérence globale de son système d’information.
Dans un contexte où les cybermenaces ciblent de plus en plus les industriels stratégiques, cette architecture vise à réduire les surfaces d’attaque. Dassault Aviation affirme ainsi renforcer la résilience de ses outils collaboratifs, sans dépendre d’infrastructures hors contrôle européen.
Souveraineté numérique et enjeux industriels à long terme
Au-delà du choix technologique, la décision de Dassault Aviation s’inscrit dans un débat plus large sur la souveraineté numérique. En optant pour Bleu, le groupe envoie un signal clair à l’écosystème industriel français et européen. La maîtrise des données devient un enjeu stratégique, au même titre que la production ou l’innovation.
Cette orientation prend tout son sens au regard de la taille et du rôle de Dassault. En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros. Une telle dimension implique des volumes considérables de données industrielles, techniques et contractuelles, dont la protection conditionne la compétitivité et la crédibilité internationale du groupe.
Dans son communiqué, Dassault Aviation souligne que ce projet vise à « sécuriser durablement les environnements collaboratifs » tout en garantissant une continuité des usages numériques. Le choix de Bleu illustre également une stratégie multi-cloud assumée. Le groupe continue de s’appuyer sur d’autres infrastructures pour des usages distincts, tout en réservant le cloud de confiance aux données les plus critiques.
Enfin, ce positionnement conforte Bleu comme un acteur central du futur cloud souverain français. En attirant un industriel aussi emblématique que Dassault Aviation, la jeune structure renforce sa crédibilité face aux grands acteurs internationaux. Ce partenariat constitue un investissement de long terme, aligné avec les priorités nationales en matière de sécurité et d’indépendance numérique.