La dette mondiale vient d’atteindre un sommet inédit de près de 338 000 milliards de dollars, selon l’Institute of International Finance. Cette envolée spectaculaire, nourrie par des conditions financières plus souples et un dollar affaibli, ravive les interrogations sur la soutenabilité de la dette.
La dette mondiale explose et pèse 111 fois le PIB de la France (plus de 330.000 milliards)

Le 25 septembre 2025, l’IIF a annoncé que la dette globale a franchi le seuil record de 337,7 trillions de dollars. L’ampleur du phénomène, qui place la dette à 324 % du PIB mondial, illustre la centralité de la dette dans le fonctionnement de l’économie mondiale.
21.000 milliards de dette de plus en six mois
Selon l’IIF, la dette mondiale a bondi de 21.000 milliards de dollars au premier semestre 2025, un rythme comparable à celui observé lors de la pandémie en 2020. « Le niveau d’augmentation est comparable à la hausse enregistrée au deuxième semestre 2020 », a indiqué l’institut dans son rapport, repris par Reuters. Cette dynamique reflète la combinaison de plusieurs facteurs : assouplissement monétaire, baisse du dollar et augmentation des besoins publics.
La dette globale, qui se hisse désormais à 337.700 milliards de dollars, représente plus de trois fois la richesse produite dans le monde, 111 fois le PIB de la France ou encore 10 fois celui des Etats-Unis. Ce ratio de 324 % du PIB mondial rappelle combien la dette structure le financement des États et des entreprises.
Des marchés émergents de plus en plus dépendants de la dette
Les marchés émergents participent activement à cette augmentation. Leur dette a progressé de 3.400 milliards de dollars au deuxième trimestre 2025, dépassant désormais 109 000 milliards de dollars. Le ratio dette / PIB y atteint un niveau record de 242,4 %. D’après Reuters, cette hausse reflète le recours accru aux financements extérieurs face à des besoins croissants en infrastructures et en stabilisation monétaire.
Ce recours massif à la dette dans les économies émergentes traduit une double réalité. D’une part, ces pays profitent d’un accès facilité aux marchés financiers en période d’assouplissement global. D’autre part, ils s’exposent davantage aux risques de change et à l’instabilité monétaire. En ce sens, l’évolution récente illustre à la fois une opportunité de croissance et une vulnérabilité.
Dans les pays développés, la dynamique d’endettement est également notable. Aux États-Unis, environ 20 % de la dette publique correspond à des emprunts de court terme. Ce type d’émission représente près de 80 % de la dette levée par le Trésor américain au deuxième trimestre 2025, selon Reuters. Une telle dépendance au court terme accentue les risques de refinancement en cas de retournement des conditions de marché.
