Tempo d’EDF : une faille qui permet « d’arnaquer » légalement ?

Lancée en 1998, l’option Tempo d’EDF se présente comme une solution innovante face aux fluctuations du marché de l’électricité. Ce contrat se distingue par un système de tarification basé sur un calendrier coloré : les jours bleus, blancs et rouges. Les jours rouges sont la clé de cette offre : l’électricité coûte très cher, ce qui est censé inciter les consommateurs à faire des économies de consommation pour éviter les pénuries.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 décembre 2023 à 10h59
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44%Les jours bleus de Tempo, l'électricité coûte 44% moins cher.

Sauf que des petits malins ont trouvé une astuce à première vue légale pour contourner cette particularité des contrats Tempo d’EDF. Mais comment ça marche ?

Tempo d’EDF : un contrat pour faire des économies sur la facture

Dans le cadre du contrat Tempo d’EDF, sur une année, 343 jours sont classés en bleus ou blancs, offrant des tarifs avantageux, jusqu'à 44% inférieurs aux heures pleines habituelles. Cependant, la contrepartie réside dans les 22 jours rouges, répartis entre novembre et mars, où les prix s'envolent, atteignant le triple du tarif réglementé.

Les jours rouges, instaurés durant les périodes de grand froid, représentent un véritable défi pour les abonnés de l'option Tempo. Ces jours sont cruciaux pour le réseau électrique, souvent soumis à une forte tension. Avec son contrat Tempo, EDF encourage une réduction de la consommation électrique. Pour y parvenir, les clients doivent s'adapter, souvent en combinant des solutions de chauffage électrique modulable et des alternatives comme le chauffage au bois ou les poêles à granulés.

Une faille dans les contrats Tempo d’EDF ?

Pour faire encore plus d’économies, certains abonnés ont développé une stratégie astucieuse, voire controversée. Comme l’explique le site Révolution énergétique, l'idée consiste à souscrire à l'option Tempo en fin de période hivernale, puis à la résilier juste avant le retour des jours rouges, évitant ainsi les tarifs élevés. En effet, les jours rouges sont toujours répartis sur la période hivernale, du 1er novembre au 31 mars.

Cette technique, bien que peu répandue, est discutée sur divers forums de consommateurs, notamment sur celui du site de l’association UFC-Que Choisir. Mais la question se pose : est-ce légal ? Et surtout, est-ce éthique ?

Théoriquement, c’est tout à fait faisable

Selon les conditions générales de vente d'EDF et le Code de l'énergie, les consommateurs ont la liberté de changer de fournisseur à tout moment, sans encourir de frais. « Le client peut résilier le contrat à tout moment sans pénalité », peut-on notamment lire dans l’article 3-4 des Conditions Générales de Vente (CGV) du contrat Tempo d’EDF.

L’article L224-14 du Code de l’énergie précise de son côté que « le client peut changer de fournisseur dans un délai le plus court possible », et le tout sans frais et sans pénalités. Cette disposition légale offre une grande flexibilité, permettant théoriquement de résilier l'option Tempo à sa convenance. Une pratique qui pourrait être perçue comme une exploitation des failles contractuelles, allant à l'encontre de l'esprit d'économie d'énergie promu par l'offre.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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1 commentaire on «Tempo d’EDF : une faille qui permet « d’arnaquer » légalement ?»

  • Ça ne tient pas la route votre article, ce type de contrat est à minima sur 12 mois consécutifs…les articles généraux ne se substitus pas aux contrats particuliers.

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