Entreprises : comment ne plus subir la hausse des prix de l’électricité ?

Confrontées à une très forte inflation sur les prix de l’énergie, les entreprises doivent désormais anticiper la fin du bouclier tarifaire mi-2024 et la fin de l’ARENH l’an prochain. Pour aider les entreprises à ne plus subir ces hausses, R3 – expert en solutions RSE, décarbonation et efficacité énergétique pour les entreprises – dévoile un plan d’action en 3 séquences avec à la clé des gains qui peuvent se chiffrer en centaines de milliers, voire en millions d’euros.

Photo Frederic Rodriguez
Par Frédéric Rodriguez Publié le 22 mars 2024 à 4h30
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10%En moins de 3 mois il est possible de réduire de 10% la facture d'électricité.

Victor Moulard, Directeur du pôle Energie Décarbonation R3, souligne : « Avec la récente hausse des tarifs réglementés, la fin annoncée des aides du gouvernement et l'anticipation de la fin de l'ARENH en décembre 2025, les entreprises n'ont d'autre choix que d'agir pour abaisser dès maintenant et durablement leurs besoins en énergie. La bonne nouvelle dans ce contexte si compliqué est qu'il est possible d'arrêter de subir les hausses. Nous avons construit ce plan d'action pour aider les décideurs à trouver les solutions à court, moyen et long terme et obtenir des gains sur factures qui peuvent se chiffrer en centaines de milliers d'euros. »

[1 à 3 mois] Gérer l'urgence

L'objectif est ultra court-termiste : gérer dans l'urgence le règlement de sa facture et endiguer la hausse avec des solutions immédiatement disponibles qui ne requièrent pas d'investissement.

  • Mobiliser les aides publiques : Le bouclier tarifaire encore actif ce semestre pour les TPE (plafonnement à 280€/MWh) ; L'amortisseur électricité pour les TPE/PME (prise en charge de 75 % de la facture) ; Le guichet unique pour les ETI non éligibles à l'amortisseur.
  • Optimiser son contrat d'électricité : abaisser les puissances souscrites au plus proche de votre profil de consommations et de vos besoins énergétiques.
  • Embarquer les équipes dans la mise en place des éco-gestes et des bonnes pratiques de maintenance (baisse du chauffage, dégivrage des équipements frigorifiques, étanchéité des chambres froides, maintenance et nettoyage des condenseurs, évaporateurs, purge des radiateurs à eau chaude…).

Résultats : jusqu'à 10 % de gain sur la facture. Point de vigilance sur les 3 dispositifs d'aides voués à disparaître courant 2024.

[3 à 6 mois] Réduire ses consommations énergétiques durablement

L'objectif est de structurer les bonnes pratiques et les premiers investissements pour durablement abaisser les consommations énergétiques de l'entreprise.

  • Réguler les équipements : pose de thermostats connectés, programmation des équipements les plus énergivores, régulation de l'éclairage, etc.
  • Lancer les premiers travaux d'efficacité énergétique : isolation du bâtiment et calorifugeage des réseaux, changer les ampoules classiques par des LED (relamping), installer un système de Gestion Technique du Bâtiment, améliorer les systèmes de ventilation (VMC, destratificateurs), récupérer la chaleur 'fatale' émise par les équipements comme les chaudières, les compresseurs, etc.

Résultats : Jusqu'à 10 % de gains sur la facture grâce à la régulation et 20 % grâce aux travaux.

[6 mois à 1 an] Réduire sa dépendance énergétique

Les leviers de sobriété et d'efficacité énergétique sont déjà mobilisés. Il s'agit désormais de réduire sa dépendance aux énergies en visant l'autoconsommation et l'autosuffisance pour tenter de neutraliser les effets de l'inflation.

  • Mettre en œuvre des projets de production d'ENR pour réduire sa dépendance au réseau : Pose de panneaux photovoltaïques en toiture et en ombrières de parkings dans l'objectif d'autoconsommer et de revendre le surplus. Installation d'équipements de chauffage ENR : chaudières biomasses, géothermie. Raccordement aux réseaux urbains de chaleur et de froid (RCU / RFU).
  • Enclencher un contrat de performance énergétique (CP3E 'énergie environnement économie') qui va engager l'entreprise sur plusieurs années. L'entreprise va définir une stratégie sur 5 à 12 ans en fixant des objectifs de réduction des consommations énergétiques, de réduction de son empreinte environnementale et, dans le cas du CP3E, de préservation de sa trésorerie.

Résultats : l'autoconsommation permet de neutraliser la hausse des prix de l'électricité, et on peut viser 30 % de gains sur les factures avec les contrats de performance.

Les entreprises, quel que soit leur secteur ou leur taille, savent combien il est urgent pour elles d'abaisser leurs besoins en énergie et de réduire leur impact environnemental. Les consciences des dirigeants sont parfaitement éveillées mais leur passage à l'action reste éminemment difficile, bien souvent en raison de freins financiers évidents. C'est pourquoi il est essentiel de pouvoir accompagner les entreprises sur le court, le moyen et le long terme, d'abord pour parer au plus urgent et ensuite pour s'engager dans une transition structurelle durable. Pour cela, les dirigeants ont besoin de trajectoires lisibles et financées. Des contrats de performances comme le CP3E, qui intègrent la dimension du financement dans les feuilles de route, constituent une vraie alternative.

3 chantiers exemplaires dans l’industrie et la grande distribution pour mieux comprendre les résultats de démarches les plus structurantes

  • Centre de maintenance en transports ferroviaires : 'Relamping' de l'atelier avec installation de 276 luminaires LED avec détecteurs de présence et sonde de luminosité. 800 MWh économisés par an, 320 000 € économisés chaque année.
  • Réseau de 10 magasins d'une enseigne de grande distribution : Surface totale de 5 000 m². Mise en place d'un CP3E, 3 M € de coût total d'investissement, 100 000 € pris en charge par les CEE ou par les aides à l'investissement, 400 000 € de gains nets sur 10 ans via la mise en place d'un CP3E, -35 % des consommations, -42 % des émissions de GES scopes 1 & 2.
  • Industrie d'usinage PME de 4 500 m² : Mise en place d'un CP3E, 450 000 € de coût total d'investissement, 50 000 € pris en charge par les CEE ou par les aides à l'investissement, 170 000 € de gains nets sur 5 ans via la mise en place d'un CP3E, -32 % des consommations (MWh), -66 % des émissions de GES des scopes 1 & 2.
Photo Frederic Rodriguez

Multi-entrepreneur engagé et spécialiste en ingénierie financière durable, Frédéric Rodriguez a été précurseur en développant dès 2009 des solutions pour faire face aux enjeux climatiques, à destination des entreprises. Après avoir créé GreenFlex qu’il a dirigé pendant plus de 10 ans, il se lance dans un nouveau challenge et fonde R3 Group qui devient R3 en 2023. Il s’entoure d’experts reconnus et engagés, dont l’ambition est de réduire tous les impacts environnementaux et sociétaux et de développer de nouveaux business model rentables et durables. Il défend une vision holistique de la transformation : massifier pour maximiser les impacts, en reliant tous les enjeux de l’entreprise, stratégiques, business, sociétaux, environnementaux… Passionné d’art, Frédéric considère la culture comme un vecteur indispensable du changement. Il a réuni la plus grande collection d’art de développement durable connue à ce jour, « Klimatik » : une source d’inspiration, un moyen de communiquer des messages impactants, susceptibles de conduire la société vers le changement.

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