La décollecte de l’épargne en novembre 2025 n’a rien d’anodin. À l’heure des derniers impôts et des charges de fin d’année, les Français puisent massivement dans leur épargne réglementée. Livret A et LDDS deviennent, malgré eux, la variable d’ajustement fiscale du quatrième trimestre.
Décollecte de l’épargne en novembre 2025 : quand les impôts vident les livrets des Français

En novembre 2025, l’épargne des Français subit un choc discret mais révélateur. La collecte négative enregistrée sur les livrets réglementés intervient à un moment clé du calendrier fiscal. Taxes foncières, soldes d’impôt sur le revenu, régularisations diverses : le quatrième trimestre agit comme un aspirateur à liquidités. Dans ce contexte, l’épargne, pourtant sanctuarisée dans les discours officiels, sert une nouvelle fois à absorber la pression fiscale.
Décollecte de l’épargne en novembre 2025 : un signal d’alerte en France
La décollecte observée en novembre 2025 ne relève pas d’un simple accident statistique. Selon les données publiées par la Caisse des Dépôts le 23 décembre 2025, la collecte cumulée du Livret A et du LDDS affiche un recul de 0,96 milliard d’euros sur le seul mois de novembre. Cette baisse, nette et assumée, tranche avec l’image d’une épargne française supposée intouchable.
Dans le détail, l’épargne placée sur le Livret A recule de 0,73 milliard d’euros, tandis que le LDDS perd 0,23 milliard d’euros sur la même période. Or, cette décollecte intervient alors même que les encours restent historiquement élevés, à 600,8 milliards d’euros pour les deux produits cumulés. Autrement dit, les Français ne désertent pas l’épargne. Ils la consomment. Et ce choix n’a rien de neutre.
Épargne et fiscalité : le quatrième trimestre, un piège récurrent pour les ménages
Chaque année, le quatrième trimestre concentre une part significative des prélèvements obligatoires. En novembre et décembre, les Français doivent faire face au paiement de la taxe foncière, aux derniers ajustements de l’impôt sur le revenu, mais aussi à diverses contributions locales. Dans ce contexte, l’épargne devient un réservoir de trésorerie immédiatement mobilisable. Le Livret A et le LDDS, par leur liquidité totale, sont les premières victimes.
Les chiffres de novembre 2025 illustrent parfaitement ce mécanisme. Malgré un taux de rémunération connu à l’avance, l’épargne est retirée non pas par défiance, mais par nécessité. Selon la Caisse des Dépôts, l’encours du Livret A reste supérieur à 438 milliards d’euros à fin novembre, preuve que l’épargne n’est pas abandonnée.
Décollecte et arbitrages forcés : quand l’épargne ne protège plus
La décollecte de novembre 2025 met en lumière une contradiction profonde. Officiellement, l’épargne est encouragée comme rempart contre les aléas économiques. Dans les faits, elle sert à combler les trous du calendrier fiscal. Cette situation interroge sur la capacité réelle des Français à conserver une épargne de précaution intacte. Lorsque l’impôt frappe, l’épargne cède. Le contraste avec le Livret d’épargne populaire est saisissant. En novembre 2025, le LEP affiche une collecte positive de 0,21 milliard d’euros, portant son encours à 80,9 milliards d’euros. Ce produit, réservé aux ménages modestes, semble moins touché par les retraits massifs observés ailleurs. Ce décalage suggère une réalité plus brutale : les classes moyennes, souvent exclues du LEP, sont celles qui utilisent le plus leur épargne pour régler leurs impôts.
Les données mensuelles montrent que la décollecte de novembre n’est pas isolée. En octobre déjà, la collecte du Livret A et du LDDS était négative. Cette répétition renforce l’idée d’un phénomène saisonnier aggravé par la pression fiscale du quatrième trimestre. Ainsi, l’épargne réglementée absorbe ce que le revenu courant ne suffit plus à couvrir.
