Epargne et budget : comment la Génération Z jongle avec son argent

La gestion financière des 18-34 ans révèle des priorités contrastées. Loin de l’image d’une jeunesse insouciante, la génération Z se distingue par une attention marquée à son budget, une volonté d’épargner malgré des contraintes économiques fortes et une recherche d’équilibre entre sécurité et projets personnels.

Ade Costume Droit
By Adélaïde Motte Published on 25 septembre 2025 8h58
Epargne Budget Comment Generation Z Jongle Avec Son Argent
Epargne et budget : comment la Génération Z jongle avec son argent - © Economie Matin
79 %79 % des jeunes de 18-34 ans parviennent à épargner

En septembre 2025, plusieurs enquêtes confirment que la génération Z, composée des 18-34 ans, fait preuve d’une discipline budgétaire plus affirmée qu’on ne le pensait. Alors que l’inflation et le coût de la vie continuent de peser sur leur quotidien, ces jeunes adultes arbitrent chaque mois entre argent disponible, loisirs et constitution d’une épargne. Les résultats des études menées par Plum, Oney, la Banque TD ou encore Bank of America permettent de dresser un portrait précis de leur rapport au budget.

Une génération Z qui cherche avant tout la sécurité financière

Selon une étude YouGov pour Plum, 79 % des jeunes de 18-34 ans parviennent à épargner, même si les montants restent limités pour beaucoup. En moyenne, les utilisateurs français de l’application mettent de côté 150 à 230 € par mois. Un tiers d’entre eux réussit à dépasser le seuil de 250 €, mais 40 % restent sous les 83 € mensuels. En effet, les contraintes des jeunes adultes peuvent aller d'un extrême à l'autre, entre ceux qui vivent seuls chez un membre de leur famille et ont un bon salaire et ceux qui, avec un ou deux emplois précaires, doivent faire vivre une famille déjà nombreuse.

Cette recherche d’équilibre s’exprime également dans les objectifs déclarés. L’étude souligne que 45 % des 18-34 ans considèrent l’épargne comme un filet de sécurité, tandis que 42 % l’associent à la préparation de voyages. Paul de La Morandière, directeur France de Plum, rappelle : « Même de petites sommes mises de côté régulièrement peuvent faire la différence sur la durée », insistant sur l’importance de l’automatisation pour ancrer cette habitude.

Un calendrier de l’épargne rythmé par les saisons

L’effort d’épargne de la génération Z n’est pas linéaire. Les données Plum montrent une progression entre janvier et juin, avec un pic en mars (+12 % par rapport au mois précédent), période où les jeunes anticipent leurs vacances. L’été marque un recul de –7 % entre juin et août, avant une relative stabilisation en fin d’année (–2 % entre octobre et décembre). Ces variations traduisent une adaptation constante aux dépenses saisonnières, entre fêtes, voyages et rentrée.

Cette cyclicité se reflète aussi dans les comportements internationaux. Aux États-Unis, l’étude Better Money Habits de Bank of America révèle que 55 % des jeunes adultes n’ont pas trois mois d’épargne de sécurité, un seuil pourtant jugé indispensable par 78 % des Français interrogés. Ce décalage entre aspirations et moyens disponibles illustre le dilemme quotidien d’une génération qui souhaite sécuriser son avenir tout en profitant du présent.

Entre loisirs, dettes et projets d’avenir

Malgré leur prudence, les 18-34 ans ne renoncent pas aux loisirs et aux sorties. Un sondage YouGov montre que 37 % de la génération Z a dépensé plus de 800 € pour ses vacances d’été, tandis que 52 % ont limité leur budget en dessous de ce seuil. En moyenne, les sorties au restaurant et les soirées pèsent 130 € par mois dans leur budget, confirmant l’importance accordée à la vie sociale.

Parallèlement, 17 % déclarent épargner pour rembourser des dettes (crédits, impôts, découverts). D’autres affectent leur argent à des investissements patrimoniaux (26 %) ou professionnels (12 %). La multiplicité des usages illustre la tension entre court terme et long terme. Selon Oney/CSA, 87 % des jeunes Français ont redéfini leur budget sous l’effet de l’inflation, et 68 % disent épargner davantage en 2025. Les arbitrages financiers deviennent ainsi un exercice permanent de priorisation.

L’investissement : une ambition croissante malgré les contraintes

Si l’épargne reste prioritaire, l’investissement séduit aussi. Plus d’un quart des jeunes Français déclarent mettre de côté pour investir. L’étude de la Banque TD montre que 68 % des membres de la génération Z investissent régulièrement, davantage que les générations précédentes. L’Autorité des marchés financiers souligne que 30 % des 18-34 ans envisagent d’acheter des actions dans les 12 prochains mois, contre seulement 19 % de l’ensemble des Français.

Les placements plébiscités varient : 46 % jugent l’assurance-vie attractive, selon le Cercle de l’épargne, et 43 % épargnent en vue d’un logement. Ces chiffres traduisent une volonté de préparer l’avenir, même lorsque les moyens demeurent contraints. Comme le résume Paul de La Morandière : « Cette génération veut non seulement se protéger des imprévus mais aussi faire fructifier son argent sur le long terme. »

Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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