Voiture électrique : la Fiat Panda moins chère, mais pas italienne ?

Dans sa course vers l’électrique, Stellantis, qui a racheté le constructeur automobile italien Fiat en 2021, a annoncé qu’il délocaliserait la production de la nouvelle Fiat Panda électrique en Serbie. Une décision qui a provoqué la colère des ouvriers de l’usine historique de Pomigliano d’Arco.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 6 décembre 2023 à 16h36
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47 milliards d'eurosLe chiffre d'affaires de Stellantis s'élevait à 47,2 milliards d'euros au premier trimestre de l'année 2023.

Stellantis délocalise la fabrication de la Fiat Panda électrique en Serbie

La révélation que la prochaine Fiat Panda électrique sera fabriquée en Serbie, et non en Italie, a suscité une vive réaction en Italie. Selon Automobile Propre, cette décision a été annoncée par le président serbe Aleksandar Vucic, puis confirmée par Stellantis. La Fiat Panda électrique, attendue en 2024, sera donc assemblée en Serbie et non en Italie. Une annonce qui a provoqué véritable tollé en Italie. Les syndicats italiens, notamment le Fiom-Cgil, ont qualifié cette décision d'« inacceptable », promettant de s'y opposer « par tous les moyens ». Cette annonce est perçue comme une trahison pour les travailleurs de l'usine historique de Pomigliano d'Arco, près de Naples, où l'actuelle Panda (thermique) est produit.

Malgré les assurances de Stellantis que la production de l'actuelle Panda thermique se poursuivra jusqu'en 2026, l'inquiétude demeure. Le syndicat Fim Cisl réclame des garanties pour maintenir les niveaux actuels de production et d'emploi.  L'objectif de Stellantis derrière ce choix ? Celui d'accélérer sa route vers l'électrique. Le groupe, qui a racheté Fiat en 2021, vise la fabrication d'un million de véhicules électriques par an en Italie d'ici à 2030, ce qui, pour le moment, ne semble pas atteignable en raison notamment de la pénurie de puces électroniques en Italie. La Fiat Panda électrique devrait par conséquent être proposée à un prix plus compétitif, aux alentours de 23 000 euros, voire peut-être moins.

Les ouvriers italiens de Fiat sont sur la sellette

Les inquiétudes des ouvriers italiens de Fiat ne sont pas prêtes à s'atténuer. L'annonce de Stellantis de délocaliser la fabrication de la Fiat Panda électrique en Serbie s'ajoute aux précédentes inquiétudes des ouvriers italiens. En mai 2023, l'usine automobile de Pomigliano d'Arco a été le théâtre d'une grève sauvage. Cette action a été déclenchée par l'annonce de Stellantis de réduire drastiquement ses coûts, menaçant les emplois et les conditions de travail des ouvriers. Une stratégie qui, selon Mario Di Costanzo, dirigeant syndical de la FIOM, implique des horaires épuisants et moins d'investissements dans les conditions de travail des ouvriers italiens, y compris dans le domaine de la sécurité. Depuis la fusion de PSA (PSA Peugeot-Citroën) et de Fiat en 2021 par Stellantis, le groupe a licencié pas moins de 7 000 de ses employés.

Une initiative du groupe qui avait de quoi faire grincer les dents des ouvriers de l'usine. Parallèlement à son annonce, le groupe Stellantis avait enregistré un chiffre d'affaires de 47 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année 2023, soit une hausse de 14 % par rapport à l'année 2022. La grève a vu la participation de 80 % des ouvriers des lignes de production, mettant presque à l'arrêt la production de modèles tels que l'Alfa Romeo Tonale et la Fiat Panda.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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