Les frais bancaires connaissent une envolée marquée en France, bien supérieure à l’inflation.
Frais bancaires en hausse : votre banque vous coûte de plus en plus cher !

En 2025, la hausse moyenne atteint +3,1 %, selon l’Observatoire des tarifs bancaires de la Banque de France. Et les ménages se retrouvent forcés d’absorber cette nouvelle pression sur leur pouvoir d’achat.
Une hausse généralisée des frais bancaires malgré un discours de modération
Le 7 octobre 2025, la publication du rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) a confirmé ce que redoutaient nombre de particuliers : les frais bancaires progressent nettement en France. Entre juin 2024 et juin 2025, l’augmentation moyenne atteint +3,1 %, selon la Banque de France et le Comité consultatif du secteur financier. Le rapport souligne qu’« 10 des 14 principaux services bancaires affichent une hausse », selon le CCSF cité dans TF1 Info .
Cette inflation des frais bancaires n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans un contexte de ralentissement de l’inflation générale : elle est attendue à environ +1 % en 2025, d’après l’Insee. Autrement dit, les tarifs bancaires ont augmenté trois fois plus vite que les prix à la consommation, une dynamique déjà observée dans d’autres secteurs, mais particulièrement sensible ici, car elle touche directement les comptes courants et les opérations de base des ménages.
La Banque de France observe pourtant que, sur longue période, la progression reste modérée : +17,6 % sur dix ans, contre +20,8 % pour l’inflation générale. L’institution rappelle ainsi que la hausse de 2025 s’inscrit dans un cycle où, entre 2022 et 2024, les banques avaient « été raisonnables » dans leur tarification, selon BFMTV. Or, depuis un an, elles se sont « bien rattrapées », concède la même source : certains frais ont bondi de près de 9 % en douze mois.
Dans son rapport, l’OTB précise que la variation moyenne provient d’une division nette du marché : la moitié des établissements ont maintenu leurs tarifs inchangés, tandis que l’autre moitié a appliqué des hausses allant de 0,48 € à 24 € par an.
Des frais de tenue de compte en forte hausse, symbole d’un basculement tarifaire
Le poste le plus emblématique de cette augmentation est celui des frais de tenue de compte, indicateur central des frais bancaires. Ces derniers passent en moyenne de 19,99 € au 31 décembre 2024 à 21,78 € au 1er avril 2025, soit une hausse de +8,95 %. Une progression symptomatique d’un rééquilibrage des marges après plusieurs années de modération.
Selon la Fédération bancaire française (FBF), cette évolution s’explique « par deux facteurs clés dans les charges des banques : les systèmes d’information et le capital humain ». En d’autres termes, la modernisation technologique et la hausse des coûts salariaux dans les services bancaires justifieraient une partie de cette inflation interne.
Mais pour les consommateurs, l’effet reste tangible. L’augmentation des frais bancaires vient rogner un peu plus le pouvoir d’achat, déjà affaibli par les hausses de prix sur l’énergie, l’alimentation et le logement. Dans de nombreux foyers, ces quelques euros supplémentaires s’ajoutent à une accumulation de micro-charges bancaires : carte de paiement, virements instantanés, retraits déplacés ou alertes SMS, autant de services désormais facturés.
Sur deux ans, l’ensemble des frais bancaires affiche +6,2 % de hausse, soit presque le double du rythme de l’inflation. Dans un climat économique où la stabilisation des prix semblait enfin acquise, ce rebond des coûts bancaires crée un effet de contraste saisissant.
