Pour une fois je reprends presque intégralement un article synthèse des études de Coe-Rexecode, OCDE et EUROSTAT.
Une France qui travaille le moins d’Europe et même du monde = Dette
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Publié le 27 mars 2024 à 5h30
110,6%La dette de la France a atteint fin 2023 les 110,6% du PIB?
De toute l'Europe, ce sont les Français qui travaillent le moins. Selon les chiffres relevés par Eurostat et rapportés par l'organisme Coe-Rexecode, les salariés à temps complet de l'Hexagone ont travaillé 1646 heures en 2015 (temps à peu près identique en 2023). Soit 14 heures de moins qu'en 2013 et 199 heures de moins qu'en Allemagne, 130 heures de moins qu'en Italie, ou 228 heures de moins qu'au Royaume-Uni.
Depuis la mise en place des 35 heures, en France les salariés base 35 heures à temps complet ont encore diminué leur temps de travail de 14 heures soit 1646 par an. On a même battu les Finlandais.
Effectivement, jusqu'à 2013, les Finlandais étaient ceux qui travaillaient le moins sur le Vieux continent. Depuis 2014, ce sont les Français !
Entre 2013 et 2015, toujours pour les salariés à temps complet, l'écart s'est creusé avec des partenaires européens importants, comme les Pays-Bas, le Danemark, l'Espagne et l'Allemagne.
C’est le secteur non marchand, notamment les fonctionnaires qui travaillent encore moins.
En France, c'est le secteur des services non marchands-administration publique, éducation, santé, action sociale etc, qui affiche la durée effective de travail des salariés à temps complet la plus faible relativement aux autres secteurs. 1569 heures de travail par an, c'est moins que la durée légale de travail, qui est de 1607 heures par an (les 35 heures par semaine).
En mai 2016, l'élu centriste Philippe Laurent a remis un rapport sur les agents de la fonction publique qui a également fait état de cet écart avec la durée de travail réglementaire, auprès de la ministre de la Fonction publique.
Ce qui aggrave le déficit d’heures travaillées ce sont aussi les 10,6 semaines d'absences ou non présence par an.
Lorsqu'ils sont interrogés, les Français estiment qu'ils travaillent effectivement en moyenne 39 heures par semaine. Or, Eurostat a calculé que les Français sont absents 10,6 semaines par an.
La moyenne des salariés à temps complet, base 35 heures est de 36.2 heures semaine.
En revanche, les non-salariés (cadres et autres), travaillent relativement beaucoup plus que tous ceux d’Europe, ce qui rattrape un peu notre productivité globale en baisse constante. On est passé de la 5ème place à la 29ème !
Pour les travailleurs non-salariés à temps complet, la durée effective annuelle moyenne estimée de travail était de 2335 heures en France en 2015, soit 42% de plus que celle du salarié moyen à temps complet. « Dans la quasi-totalité des pays de l'Union européenne, les non-salariés travaillent plus longtemps que les salariés mais dans des proportions sensiblement différentes de celle de la France », commente Coe-Rexecode dans son étude. L'écart est de 26% pour l'Allemagne, 21% pour l'Italie, 8% pour le Royaume-Uni.
En conclusion, les Français qui travaillaient déjà moins que les autres ont encore augmenté l’écart avec 45 minutes de moins par semaine qu’en 2005 !
Si l’on fait la comparaison sur la durée de vie, l’écart se creuse beaucoup plus, même si l’on a un peu rattrapé des heures avec la première augmentation des départs en retraite fixée à 42 heures en 2017 et celle de 2022 qui progressivement augmente la durée vers 64 ans.
Les Allemands qui travaillent 5 années de plus que nous, engrangent 350 milliards par année de rentrées dans leur économie.
Il faut rappeler que la seule ordonnance N°82-270 du 26 mars de 1982 qui a baissé la retraite de 65 à 60 ans, nous a fait perdre 300 milliards par année depuis. Moins depuis 2017 (retraite à 62 ans) et moins maintenant depuis la retraite à 64 ans en court.
CONCLUSION :
Les deux causes principales de notre endettement et de notre dégradation économique et sociale sont :
-Une durée de vie qui a augmenté de 23 années depuis 1945, soit 7 heures de plus chaque jour.
-Des durées de travail et d’activité qui n’ont eu de cesse de diminuer.
C’est antinomique et catastrophique.
Sans augmentation des durées de travail et d’activité, aucun gouvernement ne pourra revenir « au plein emploi » et à des résultats positifs.
« Plein emploi : ce n’est pas 5% comme nos politiques l’annoncent couramment, mais près de zéro chômeur, comme dans les années soixante ».
Et pour appuyer ce changement de cap à réaliser rapidement : Pierre-Noël GIRAUD (économiste réputé) vient de signer dans le Revenu :
« La diminution séculaire du temps de travail, c’est terminé ».
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