Immobilier : l’apport nécessaire explose et frôle les 90.000 euros

Face à la hausse des taux d’intérêt pratiqués par les banques, l’apport personnel exigé pour l’achat immobilier atteint des sommets. Cette situation, qui impacte particulièrement les ménages et les futurs acquéreurs, mérite une attention particulière. Certains pourraient tout simplement être contraints d’abandonner leur projet, faute d’avoir une somme d’argent suffisante.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 juin 2023 à 11h46
Apport Immobilier
1%Les ventes en viager représentent environ 1% du marché immobilier.

L'apport personnel : un défi de taille pour les acquéreurs immobiliers

Les chiffres sont alarmants : pour acheter un bien en France, il faut désormais compter sur un apport de 89.422 euros en moyenne, soit 35% du prix moyen d'achat pour une maison ou un appartement. Cette somme représente une augmentation de 61% par rapport à 2022 et même 259% par rapport à deux ans auparavant. Face à cette hausse, de nombreux acheteurs sont contraints de revoir leur projet à la baisse. Lorsqu’ils ne doivent tout simplement pas abandonner.

Cette situation est liée à la hausse des taux de crédit, passés de 1% à 4% en 18 mois, et à une baisse des prix insuffisante sur le marché. Pour que le marché reparte, il faudrait que les prix baissent de 10% à 12% selon les territoires, estiment les spécialistes du secteur. Or, c’est tout le contraire qui se passe. Le prix des biens immobiliers a augmenté de 0,9% pour les maisons entre le 1er semestre 2022 et le 1er semestre 2023. Toutefois, il a baissé pour les appartements. Mais que de 1,7%.

Hausse de l’apport immobilier : les stratégies d'adaptation des acquéreurs

Face à cette situation, certains acquéreurs préfèrent attendre, espérant une baisse future des prix du marché. D'autres, plus pressés, envisagent d'acquérir un logement plus petit. Les acheteurs sont prêts à baisser de 5 m² en moyenne la taille de leur futur bien, soit l’équivalent d’une cuisine.

Cependant, rogner sur la surface n'est pas toujours possible. L'autre levier pour les emprunteurs réside alors dans l'apport personnel. D'après les données de Century 21, ce dernier a augmenté de plus de 60% entre le 1er semestre 2022 et le premier semestre 2023. Il représente désormais près de 35% du prix d'achat du bien.

Les seniors sont aussi touchés par un marché compliqué

La hausse des taux d'intérêt n'impacte pas seulement les plus jeunes, primo-accédants avec des revenus de début de carrière, souligne Meilleurtaux. Les seniors, qui représentent 25% des non-propriétaires en France, sont également touchés. Pour eux, le chemin vers l'accession à la propriété risque d'être de plus en plus difficile. En effet, les revenus des plus de 50 ans ont tendance à baisser. Surtout au moment de leur départ à la retraite. Avec la flambée des taux d'intérêt, leur capacité d'emprunt est réduite.

Pour ces seniors, l'option la plus simple est souvent d'augmenter la durée de leur emprunt, pour faire baisser les mensualités. Mais ce n'est pas toujours possible lorsqu'on contracte un prêt immobilier la soixantaine passée. De nombreux seniors pourraient donc devoir renoncer à leur rêve de devenir propriétaire. Heureusement, en France, ces locataires seniors sont protégés par la loi Alur de 2014 qui limite les conditions de congé pour les locataires de plus de 65 ans.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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