IA : la régulation de l’Union européenne rejetée par les grandes entreprises

L’Union européenne envisage une série de règles sur l’intelligence artificielle jugée « à haut risque », un projet novateur qui suscite cependant l’inquiétude de plus de 150 grandes entreprises, y compris Meta, Airbus, Peugeot, Renault et Siemens.

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 3 juillet 2023 à 15h56
Intelligence Artificielle Regulation Ue Rejete
150150 grandes entreprises sont signataires d'une lettre ouverte contre le projet de régulation de l'UE.

L'Union européenne veut être la première à instaurer un cadre réglementaire global pour l'intelligence artificielle. Le projet en cours de négociation avec les États membres vise à encadrer spécifiquement les applications d'IA considérées comme « à haut risque ». Il se concentre principalement sur les systèmes utilisés dans des secteurs sensibles tels que les infrastructures critiques, l'éducation, les ressources humaines, le maintien de l'ordre ou la gestion des migrations. Parmi les obligations envisagées pour ces applications d'intelligence artificielle figurent le contrôle humain sur la machine, l'élaboration d'une documentation technique détaillée, et la mise en place d'un système de gestion des risques. Ce projet, approuvé par les eurodéputés le 14 juin dernier, se pose comme un point d'équilibre entre les promesses de l'IA et les potentiels risques qu'elle pose.

Un encadrement de l'IA prévu par l'Union européenne

Cependant, le projet ne fait pas l'unanimité. Dans une lettre ouverte adressée aux institutions de l'UE, plus de 150 grandes entreprises, dont Meta, Airbus, Peugeot, Renault et Siemens, ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact de cette régulation de l'intelligence artificielle sur la compétitivité de l'Europe. Elles estiment que ce texte pourrait nuire à la souveraineté technologique européenne et n'adresserait pas de manière efficace les défis que l'IA pose. Les entreprises craignent particulièrement l'impact de la régulation sur l'IA générative. Selon elles, une réglementation trop stricte pourrait encourager les entreprises innovantes à délocaliser leurs activités, voire dissuader les investisseurs de s'engager dans le développement de l'intelligence artificielle européenne.

Débat nécessaire entre régulation et innovation de l'intelligence artificielle

Face à ces critiques, l'eurodéputé roumain Dragos Tudorache, co-rapporteur du projet de législation, se dit « convaincu » que les signataires de la lettre n'ont « pas lu attentivement le texte ». Il regrette que le lobbying intense puisse influencer la perception de ce projet de régulation de l'intelligence artificielle. Ce débat met en lumière le difficile équilibre à trouver entre la régulation nécessaire pour gérer les risques liés à l'intelligence artificielle et la nécessité de soutenir l'innovation et la compétitivité européennes dans ce secteur en plein essor.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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1 commentaire on «IA : la régulation de l’Union européenne rejetée par les grandes entreprises»

  • Bravo pour les « grandes entreprises », l’UE est trop enclin à mettre son nez partout pour embrigader tout et rien. « L’argent » a raison de se révolter, j’espère qu’il montre clairement la voie au « peuple ». Y en a marre de ces idiots inutiles de l’UE qui n’ont pas vraiment d’intelligence même artificielle !

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