À compter du 3 novembre 2025, LinkedIn activera par défaut l’usage des données personnelles de ses membres pour nourrir son intelligence artificielle générative
Intelligence artificielle : LinkedIn va utiliser vos données personnelles

Le 18 septembre 2025, LinkedIn a annoncé qu’il allait modifier ses conditions d’utilisation pour permettre l’exploitation des données personnelles de ses utilisateurs dans l’entraînement de ses modèles d’intelligence artificielle. Le réseau social professionnel, propriété de Microsoft, précise que cette nouvelle politique sera effective dès le 3 novembre 2025. Cette décision de LinkedIn, qui concerne plusieurs régions dont l’Union européenne et le Canada, alimente les inquiétudes autour de la gestion des données personnelles sur les réseaux sociaux.
LinkedIn, l’intelligence artificielle et l’usage des données personnelles
Selon l’annonce relayée par Le Monde, LinkedIn commencera « à utiliser les données personnelles de ses usagers pour entraîner son intelligence artificielle générative ». Les données visées incluent les profils, les parcours professionnels, les diplômes, les publications, les recommandations, ainsi que les interactions avec les recruteurs. En revanche, les messages privés et les informations salariales resteront exclus du dispositif, une distinction confirmée par le réseau social après des polémiques judiciaires aux États-Unis, détaillait Reuters en début d’année.
Cette nouvelle orientation concerne directement les utilisateurs de l’Union européenne, de l’Espace économique européen, de la Suisse, du Royaume-Uni, du Canada et de Hong Kong, soit six zones géographiques mentionnées par TechRadar. En pratique, les données seront intégrées aux modèles d’IA générative de LinkedIn, avec l’objectif déclaré d’améliorer la pertinence des réponses de son assistant numérique et d’affiner les outils de mise en relation professionnelle. Toutefois, l’activation automatique de ce paramètre soulève une question essentielle : le consentement éclairé.
Données personnelles : un consentement par défaut à l’usage et le droit au refus
La décision de LinkedIn s’inscrit dans une tendance plus large des réseaux sociaux à utiliser les données de leurs utilisateurs pour développer leurs services d’intelligence artificielle. Comme le souligne HelpNetSecurity, l’option sera activée par défaut mais pourra être désactivée à tout moment dans les paramètres de confidentialité. Toutefois, le refus ne sera pas rétroactif : les données collectées avant la désactivation resteront intégrées aux modèles déjà entraînés, une précision importante confirmée par TechRadar. Autrement dit, si un utilisateur s’oppose en novembre, les informations exploitées en octobre ne pourront pas être retirées. Cette nuance change profondément la portée du refus.
Les implications de cette décision de LinkedIn sont majeures. L’activation automatique brouille la frontière entre consentement explicite et acceptation par défaut, un sujet déjà sensible dans le débat européen sur la protection des données personnelles. Pour les mineurs, LinkedIn affirme : « Nous n’entraînons pas les modèles d’IA générative avec ses données [de l’utilisateur] » lorsqu’il est estimé avoir moins de 18 ans.
Pour ceux qui souhaitent s’opposer, la procédure repose sur deux leviers. D’une part, la désactivation dans les paramètres de confidentialité, accessible depuis le profil. D’autre part, le dépôt d’une objection officielle via un formulaire de « Data Processing Objection ».
