Dissolution, démission, nouveau Premier ministre : ce que Lecornu a annoncé au 20 heures

Le 8 octobre 2025, au 20 heures de France 2, Sébastien Lecornu a livré une interview décisive sur la situation politique française. L’entretien a permis de préciser la ligne gouvernementale sur la dissolution, la nomination du Premier ministre et le projet de Budget 2026.

Un futur Premier ministre dans les quarante-huit heures et une dissolution écartée

Sébastien Lecornu a d’abord levé toute ambiguïté sur l’avenir de l’exécutif. « La situation permet de nommer un Premier ministre dans les quarante-huit heures », a-t-il affirmé sur France 2. Cette annonce, claire et ferme, traduit la volonté de maintenir la stabilité gouvernementale sans recourir à une nouvelle élection. Selon BFMTV et Euronews, l’Élysée envisage désormais une nomination avant le vendredi 10 octobre 2025. Emmanuel Macron, de son côté, privilégierait un profil de continuité, apte à poursuivre le travail budgétaire et à restaurer la cohésion majoritaire, ce qui ne manque pas de faire peser une nouvelle menace de censure.

Face aux rumeurs de dissolution, Sébastien Lecornu a tranché : « Les perspectives de dissolution s’éloignent. » L’ancien ministre des Armées, devenu Premier ministre de transition après les élections législatives, a insisté sur le refus des députés de « rejouer la crise ». La majorité d’entre eux ne souhaite donc pas retourner aux urnes, potentiellement par crainte de ne pas se faire réélire un peu plus d'un an seulement après leur prise de fonction.

Un Budget prêt pour lundi : priorité à la stabilité et à la responsabilité

L’autre axe majeur de l’intervention de Sébastien Lecornu a porté sur les finances publiques. Il a confirmé que « le projet de budget sera déposé lundi », soit le 13 octobre 2025. Ce texte doit, selon lui, « sceller la continuité de l’État et l’esprit de responsabilité ». D’après TF1 Info, Lecornu a assuré qu’il existait « une volonté partagée d’avoir un budget adopté avant la fin de l’année ». Les discussions menées avec les groupes parlementaires ont notamment porté sur la trajectoire de déficit, maintenue « entre 4,7 % et 5 % », selon les précisions communiquées par LCP. Reste que, de l’aveu même du Premier ministre démissionnaire, il faudra des discussions pour le faire adopter, ce qui présage un potentiel blocage.

« Je considère que ma mission est terminée », a-t-il déclaré au 20 heures. Le Premier ministre sortant a admis avoir « sûrement raté plusieurs choses », notamment sur la composition initiale du gouvernement. Pourtant, il se dit convaincu que le futur exécutif saura préserver la crédibilité de la France en Europe, tout en ouvrant la voie à une nouvelle coalition centrée sur le consensus.

La réforme des retraites maintenue ?

Enfin, Lecornu a abordé les sujets les plus sensibles du moment, à commencer par les retraites. Il a reconnu que ce dossier restait « bloquant » dans les négociations avec les forces d’opposition, notamment la gauche et les écologistes, mais rejette une possible suspension de la réforme qui coûterait plusieurs milliards d’euros alors que plusieurs points de désaccord persistent autour de l’âge de départ et du financement du système. Le Premier ministre sortant a toutefois laissé entendre que ces débats seraient repris « dans un cadre apaisé » par son successeur.

Concernant sa propre situation, Lecornu a tenu à clarifier : « Je ne cours pas après le job », a-t-il lancé, confirmant qu’il ne souhaitait pas être reconduit à Matignon. Pour lui, « la mission confiée par Emmanuel Macron a été menée jusqu’à son terme ». À l’Élysée, selon Euronews, le président salue « le sens de l’État » de son Premier ministre sortant, tout en préparant activement la nomination d’un successeur « capable de rassembler ».