En dépit d’un gel du taux de rémunération, les Livrets A et LDDS ont enregistré une collecte nette record en juillet. Une augmentation de l’encours, une rémunération totale des épargnants plus importante et un recours en justice marquent également l’été de l’épargne.
Malgré le gel du taux, un record pour le Livret A et le LDDS en juillet 2023
En juillet, la collecte nette de ces deux piliers de l'épargne réglementée s'est élevée à +3,13 milliards d'euros, un chiffre inégalé pour un mois de juillet. Cela porte l'encours total à 547,4 milliards d'euros, une somme jamais atteinte auparavant. Cette année exceptionnelle s'explique notamment par l'augmentation du taux de 2 à 3% en février et la faible compétitivité des fonds euros de l'assurance vie. Comme le souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, « les ménages ne modifient pas leur comportement » malgré le gel du taux pour 18 mois, un coup dur pour les épargnants.
Une année remarquable pour les livrets
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a décidé de maintenir le taux à 3% au 1er août et jusqu'à janvier 2025, malgré une prévision initiale de 4,1%. Grâce à cette décision, les Livrets A et LDDS ont pu s'enrichir de 37,67 milliards d'euros depuis le début de l'année. Le gel du taux n'est cependant pas sans conséquence pour les détenteurs de livrets, surtout en période d'inflation. Il pourrait représenter un manque à gagner d'environ 3 milliards d'euros d'août 2023 à janvier 2024, sans compter près de 800 millions d'euros amputés de février à juillet 2023.
Contestations du gel du taux
Cette décision a également fait l'objet d'un recours devant le Conseil d'État par un professeur de droit, Paul Cassia, qui conteste la notion de « circonstances exceptionnelles » utilisée par la Banque de France. Le ministère a indiqué qu'une réponse sera apportée sous deux mois. Aux yeux des épargnants, les avantages des Livrets A et LDDS surpassent la problématique du gel du taux. Ces produits d'épargne sont accessibles, sécurisés et exempts d'impôt. Le Livret A soutient des projets d'utilité publique tandis que le LDDS finance des projets durables et solidaires. Leur attractivité demeure élevée, ce qui est confirmée par les records atteints cette année.