L’influence bénéfique des collectionneurs de la classe moyenne au sein du marché de l’art

Le marché de l’art et de la collection est traditionnellement associé à une classe sociale élevée, en témoigne le Survey of Global Collecting annuel publié en novembre dernier par Art Basel et UBS qui ont interrogé 2 800 collectionneurs fortunés afin de comprendre leur comportement au sein du marché de l’art.

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Par Artransfer Publié le 16 janvier 2024 à 5h30
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67,8 MILLIARDS $Chiffre en highlight : 67,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires réalisé en 2022 dans le secteur du marché de l’art

Cette étude a toutefois révélé que ces acheteurs fortunés étaient plus nombreux mais aussi plus prudents, rendant le marché de l’art quasi-stagnant depuis les onze dernières années. Mais cet état du marché ne prend pas en compte la classe moyenne qui est un acteur sous-estimé. Qu’en est-il de cette classe qui pourrait devenir le moteur de croissance d’un marché de l'art dormant ?

Une classe moyenne en métamorphose ?

Historiquement, la classe moyenne était souvent entravée par des contraintes économiques et éducatives qui restreignaient son accès au domaine de l’art. Ses ressources financières lui empêchaient de se faire portraiturer ou de passer des commandes auprès des artistes, préférant orienter ses dépenses vers les besoins fondamentaux.

Façonnée par l'évolution temporelle et les changements sociétaux, cette classe a progressivement embrassé de nouvelles perspectives. Les nouveaux modes de consommation qui témoignent de cette évolution et attirent la classe moyenne vers l’art, trouvent également leur écho dans l'industrie du luxe. En effet, le marché de l'art et l'industrie du luxe présentent des similitudes étroites ; le luxe ayant toutefois pris une longueur d'avance en s'adaptant à cette classe émergente sur le marché. Selon Kelly Meng Parnwell, maître de conférences à l'University of London, le prestige du nom de la marque constitue l'un des atouts majeurs pour une maison de luxe, les consommateurs privilégiant l’achat de produits de moindre valeur ornés d'un logo de luxe en raison de la valeur sociale associée à ces marques. Face à cette dynamique, le marché de l’art est confronté à un défi car les œuvres des artistes renommés, offrant cette étiquette, sont inabordables pour de nombreux amateurs d’art.

Un marché de l’art lacunaire ?

Le marché de l’art semble déséquilibré. On observe en effet un déclin de l’achat d’œuvres d’art à des prix bas ou modérés. Cette dynamique est expliquée par les marchands comme Daniel Crouch, un marchand de cartes anciennes de renom, qui rapporte qu’il y a environ 15 ans, il rédigeait 81 factures alors que cette année, il n’en avait rédigé que 5 pour le même chiffre d'affaires. Cette transition vers des œuvres plus onéreuses met de côté la classe moyenne, qui n’a parfois pas les moyens d'investir des sommes aussi importantes alors qu’elle pourrait également significativement contribuer à la croissance du chiffre d’affaires du secteur de l’art.

Cependant, le marché connaît actuellement un revirement. Après la période post-Covid et l'engouement pour les œuvres coûteuses, le rapport d’Art Basel et UBS met en garde sur une diminution du secteur haut de gamme qui porte pourtant le marché. De plus, les œuvres de milieu de gamme semblent ne pas captiver les collectionneurs très fortunés, ce qui soulève des questions cruciales sur l'équilibre économique du secteur. Face à ces enjeux, le marché de l'art doit repenser sa dynamique.

Le défi du marché de l'art : Comment s’adapter aux changements sociétaux ?

Devant les défis actuels du marché de l'art, des solutions émergent pour élargir l'accès du marché à un public plus large. Les créateurs ont saisi l’appétence de ce nouveau public pour le secteur mais aussi l’opportunité qu’elle représente. Tout comme le secteur du luxe, qui propose des produits plus abordables, les artistes, à leur tour, explorent des éditions limitées pour rendre leur pratique plus accessible. Certaines maisons de ventes, conscientes de l'évolution des attentes, ont également cherché à s’adapter. Des maisons de ventes telles que Millon, ont par exemple organisé des ventes de cartes Pokémon dont la dernière s’est déroulée en décembre dernier. Cette vente a permis de présenter plus de 800 lots vendus à des prix attractifs, parfois même quelques euros. Cette mouvance montre une adaptation des maisons de vente, acteur traditionnel, à cette classe intéressée par le marché.

Le marché de l’art et de la collection est traditionnellement associé à une classe sociale élevée, en témoigne le Survey of Global Collecting annuel publié en novembre dernier par Art Basel et UBS qui ont interrogé 2 800 collectionneurs fortunés afin de comprendre leur comportement au sein du marché de l’art. La mise en avant par la presse et le marché des prix les plus fous dissimule la présence majoritaire de pièces abordables, communément appelées de milieu marché, lesquelles ne bénéficient pas d’une grande visibilité. De nouveaux acteurs émergent en ce sens et tentent de fluidifier le secteur en proposant des solutions alternatives tout en guidant le nouveau public vers des œuvres d'intérêt à des prix plus accessibles. C’est le cas d’Artransfer, pionnier en la matière, qui propose des œuvres sélectionnées et validées par des historiens de l'art pour leur qualité artistique et marchande. Ces nouvelles initiatives marquent une tentative de rééquilibrer le marché, encourageant une offre diversifiée et répondant aux besoins d'un public plus large.

Mathilde Lamezec pour Artransfer

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Première plateforme de revente d’œuvres d’art contemporain entre particuliers, Artransfer facilite les transactions en proposant un cadre simple, sécurisé et confidentiel. Fondé par des professionnels du marché de l’art, Artransfer offre également un service personnalisé de recherche d’œuvres d’art ainsi que tout un écosystème pour faciliter la gestion de la collection. Rendre le pouvoir à l’amateur d’art, telle est la mission d’Artransfer et de Magda Danysz, Laurent Hassid, Haude Le Roux et Constance Remy, ses co-fondateurs

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