La mutuelle est à nouveau au cœur des débats budgétaires. Avec l’adoption d’une surtaxe exceptionnelle dans le cadre du PLFSS 2026, le secteur de l’assurance santé redoute une nouvelle augmentation des cotisations. Derrière une mesure présentée comme technique, les conséquences pourraient être très concrètes pour des millions d’assurés, déjà confrontés à une augmentation continue des prix des contrats.
Mutuelle : la nouvelle taxe qui va faire exploser vos cotisations

Début décembre 2025, le Parlement a validé une surtaxe visant les complémentaires santé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Cette décision relance une inquiétude persistante autour du prix de la mutuelle, alors que les cotisations ont déjà fortement progressé ces dernières années.
Pourquoi la mutuelle est ciblée par une surtaxe dans le Budget 2026
La mutuelle se retrouve une nouvelle fois en première ligne du Budget de la Sécurité sociale. En cause, une mesure fiscale inscrite dans le PLFSS 2026, qui prévoit une contribution exceptionnelle d’environ un milliard d’euros demandée aux complémentaires santé. Selon Previssima, ce montant doit contribuer au redressement des comptes sociaux, alors que le déficit de l’Assurance maladie reste élevé en 2026. Ainsi, le gouvernement justifie cette surtaxe par la nécessité de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé.
Concrètement, cette surtaxe prend la forme d’un prélèvement supplémentaire de 2,05 % sur les cotisations encaissées par les mutuelles et assurances santé, selon Magnolia. Cette nouvelle charge s’ajoute à la taxe de solidarité additionnelle, déjà fixée à 13,27 % pour les contrats responsables et à 20,27 % pour les contrats non responsables. Autrement dit, la fiscalité globale sur une mutuelle responsable pourrait dépasser 15 % des cotisations, un niveau inédit selon plusieurs observateurs du secteur, notamment cités par Public Sénat.
Mutuelle et augmentation des cotisations : ce que les assurés peuvent attendre
La question centrale reste celle de l’impact sur les prix. Officiellement, les pouvoirs publics assurent que la mutuelle ne pourra pas répercuter immédiatement cette surtaxe sur les assurés en 2026. Éric Chenut, président de la Mutualité française, a ainsi déclaré que « les tarifs sont déjà adoptés pour 2026, donc il n’y aura pas d’impact immédiat », selon Selectra. Un amendement parlementaire prévoit même un gel théorique des hausses de cotisations pour compenser la mesure fiscale.
Cependant, dans les faits, de nombreux experts doutent de l’efficacité de ce garde-fou. Olivier Moustacakis, directeur général d’Assurland, rappelle que « tout transfert de charge ou taxe supplémentaire finit forcément par se retrouver dans les cotisations ». Cette analyse est largement partagée dans le monde de l’assurance, où la mutuelle fonctionne avec des marges limitées et une obligation d’équilibre financier.
Les chiffres récents renforcent cette inquiétude. Toujours selon Public Sénat, les cotisations de mutuelle ont augmenté de 3,4 % en 2022, puis de 4,7 % en 2023, avant un bond de 8,1 % en 2024 et encore 6 % en 2025. Dans ce contexte, la surtaxe du PLFSS 2026 apparaît moins comme une exception que comme un facteur supplémentaire d’augmentation différée, susceptible de se matérialiser dès 2027.
Des hausses de mutuelle inégales selon les profils et les territoires en 2026
Même sans hausse immédiate nationale, la situation reste contrastée. La mutuelle n’affiche pas les mêmes tarifs selon les profils d’assurés, ni selon les territoires. Une étude relayée par Le Dauphiné Libéré montre ainsi que les prix peuvent varier de 15 % à 20 % selon les départements en 2026. Cette disparité s’explique par les niveaux de consommation de soins, l’âge moyen de la population et les réseaux de professionnels de santé.
Par ailleurs, les contrats individuels pourraient être plus exposés que les contrats collectifs. Selon Doctissimo, les mutuelles anticipent déjà un rattrapage tarifaire après 2026, notamment pour absorber le coût cumulé de la surtaxe et de la progression des dépenses de santé. Dans cette perspective, les assurés les plus âgés, dont les garanties sont plus coûteuses, risquent de subir des augmentations plus marquées que la moyenne.
