Transition énergétique : GRTgaz change de nom pour devenir NaTran

Depuis plusieurs décennies, GRTgaz s’impose comme un acteur clé du transport gazier en France et en Europe. Mais l’entreprise change de nom pour devenir NaTran, une transformation qui reflète une ambition claire : accélérer la transition énergétique en mettant l’accent sur le biogaz et l’hydrogène.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 31 janvier 2025 à 10h54
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Stuttgart, Germany - 01-30-2022: Person holding cellphone with logo of French natural gas company GRTgaz SA on screen in front of business webpage. Focus on phone display. Unmodified photo. - © Economie Matin
50 %50 % des investissements annuels seront alloués à la transition énergétique, contre 25 % actuellement.

En 20 ans, GRTgaz a accompagné l’essor du gaz en France, reliant producteurs et consommateurs à travers un maillage de plusieurs milliers de kilomètres de canalisations. Désormais, avec NaTran, l’entreprise ne se contente plus de transporter du gaz : elle veut piloter la révolution énergétique, en investissant massivement dans les énergies renouvelables.

NaTran : un investissement massif dans la transition énergétique

Ce changement de nom en NaTran incarne la volonté de l’entreprise de réorienter ses investissements et de jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de CO₂. Comme l’explique Sandrine Meunier, directrice générale de NaTran, le nouveau nom fusionne deux notions essentielles :

  • "Na" pour Nature, symbole de la transition énergétique et des énergies renouvelables.
  • "Tran" pour Transport, qui rappelle le cœur de métier du groupe.

Ce changement s’accompagne aussi d’une refonte de l’identité visuelle : le jaune remplace le traditionnel vert, un clin d’œil aux bornes de signalisation des réseaux gaziers.

Le changement de nom s’inscrit dans une transformation industrielle profonde, avec des investissements colossaux pour accélérer l’essor des gaz renouvelables. L’objectif de NaTran est grand :

  • Multiplier par cinq la quantité de gaz renouvelables transportés d'ici à 2030 (biométhane, hydrogène vert…).
  • Construire plus de 1 000 km de réseaux dédiés au transport d’hydrogène et de CO₂ en Europe.
  • Réduire son empreinte carbone de 40 % d’ici à 2030 et viser la neutralité carbone en 2050.

Pour cela, 50 % des investissements annuels seront alloués à la transition énergétique, contre 25 % actuellement. Cela représente environ 225 millions d’euros par an, avec une part importante conditionnée à des financements européens. Le projet BarMar, qui doit relier l’Espagne à la France via la Méditerranée, et le corridor H2Med figurent parmi les infrastructures stratégiques de cette mutation.

Quel impact pour les salariés et les consommateurs ?

NaTran ne mise pas uniquement sur le biométhane. L’hydrogène devient un axe central de développement, avec des infrastructures permettant de transporter cet élément clé pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde. La France prévoit d’injecter 44 TWh de biométhane dans ses réseaux d'ici à cinq ans, soit 15 % de sa consommation de gaz. NaTran veut répondre à cet enjeu en développant des réseaux adaptés au transport de ces nouvelles énergies.
Un autre enjeu important est la captation et le transport du CO₂ pour des applications industrielles et écologiques. Certaines infrastructures seront dédiées à la réduction des émissions polluantes, notamment via des hubs industriels comme Dunkerque, Le Havre ou Saint-Nazaire.

Selon Sandrine Meunieraucune suppression d’emploi n’est prévue à court terme parmi les 3 300 salariés. Toutefois, certains métiers évolueront et des redéploiements internes seront nécessaires. L’entreprise devra former ses équipes aux nouvelles technologies du transport d’hydrogène et du stockage de CO₂.
Côté consommateurs, l’évolution vers les gaz renouvelables pourrait réduire la dépendance aux énergies fossiles et stabiliser les prix à long terme. Mais la réussite de cette transition dépendra en grande partie des aides publiques et des politiques énergétiques européennes.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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